La 32 ème édition du festival de la Venise du Nord, s’est ouverte ce vendredi. Le Cactus Festival cultive l’esprit « old school » (une scène, 3 jours, 7 groupes par jour) avec une affiche de bon goût et pas mal d’exclusivités belges.
On aime beaucoup le Cactus Festival pour son identité. En 32 ans, les organisateurs n’ont jamais été tenté d’agrandir, de multiplier les scènes, les groupes et de jouer dans la démesure. Du coup, comparé à Werchter et ses 320.000 spectateurs, on a l’impression de se retrouver dans un club en plein air : 20.000 personnes sont attendues jusqu’à dimanche.
Le site, en plein milieu d’un parc, donne ce petit air champêtre sympa comme tout et l’affiche, surtout cette programmation qui fait la différence, est ce qu’il convient d’appeler de bon goût.
En attendant les Ghospoet, Michael Kiwanuka et Bonnie Raitt de demain ou les Beach House et The Tallest Man On Earth de samedi, ce premier jour a déjà offert un très chouette moment.
Pinback, puisque c’est de la formation originaire de San Diego qu’il s’agit (5 albums en 15 ans d’existence), n’a pas démérité. Avec Rob Crow (basse) et Zach Smith (guitare)- son t-shirt Taxi Driver et sa bouteille de Jameson à portée de main- les deux hommes jouent autant sur la complémentarité entre les deux voix qu’entre les tours de magie de leurs instruments. La batterie sèche et solide, quelques samples, et une mélancolie lancinante ainsi qu’une violence sourde dessinent une fort jolie toile quasi impressionniste.
En lever de rideau (17h10), c’est le projet du Hollandais Johannes Sigmond, Blaudzun, qui a essuyé les plâtres. Rien de neuf sous le soleil (mouais, il fait frisquet) mais de belles mélodies entre les Waterboys et Effterklang. Pour l’heure Daan s’apprête à monter sur scène avant le déluge électrique de Chelsea Light Moving, la nouvelle formation de l’ancien guitariste de Sonic Youth Thurston Moore. Si le concert est du même niveau que celui du Trix, il y a un mois, ça promet mes ami(e)s…
texte : Philippe Manche
photos : Pablo Garrigós (st.)