Coincé entre Daan (la toute grande classe, « as always ») et Hooverphonic accompagné d’un orchestre, Thurston Moore a fait office de tsunami électrique avec sa nouvelle formation Chelsea Light Moving vendredi soir au Cactus Festival à Bruges.
Les New-Yorkais sont sans doute arrivés à la bourre sur le site. Un rapide sound-check, un « On arrive dans cinq minutes » et c’est parti pour une heure d’électricité. Après un album solo beaucoup plus retenu et acoustique, l’ancien guitariste de Sonic Youth prouve que cette jeunesse sonique à laquelle il a brillamment contribué est toujours dans son ADN avec son nouveau groupe. Pour employer une métaphore chère à l’IRM, Chelsea Light Moving a envoyé de fameux éclairs et d’énormes coups de tonnerre. Inutile d’être météorologue pour avoir anticipé le séisme. Finalement, Thurston, a, depuis trente ans, remplacé la trompette de Freddie Hubbard, le saxophone de Pharoah Sanders ou le piano de Monk par une guitare électrique. Chaque morceau, comme chez les jazzmen et encore plus que sur leur premier album, a suffisamment d’espace pour permettre au quartet de mouliner à qui mieux mieux leur de l’interprétation.
Beaucoup moins bavard qu’au Trix, il aura fallu trois morceaux à Thurston (dont un « Groovy & Linda » tellurique) pour se présenter comme « le groupe de Bonnie Raitt » avant de présenter ses camarades de jeu tous immenses de talent. Chelsea Light Moving construit des autoroutes en friche à coup de déflagrations inouïes. C’est sans doute le concert le plus radical de la journée et plus que probablement du week-end.
Philippe Manche
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