Les vingtièmes Francofolies de Spa se sont ouvertes mercredi après-midi. Les Carolos Mochélan et Mélanie De Biasio ont inauguré le nouveau Jardin des Francos. Et Jeronimo a mis le feu.
Un jour avant que Dour ne vienne leur marcher sur les pieds jusqu’à dimanche, les vingtièmes Francofolies de Spa se sont ouvertes par un temps idéal qui devrait tenir jusqu’à la Fête nationale. Du coup, il y a comme un petit air différent, de fête, de bonne humeur, de joie des retrouvailles en cette bonne perle des Ardennes presque méconnaissable. Ainsi, en plus des trois scènes habituelles du Village Francofou, on se retrouve cette année, avec deux nouvelles scènes au Jardin des Francos, un peu plus loin.
L’idée est d’y vivre, au vert, des Francos plus calmes, avec une meilleure qualité d’écoute, pour des artistes en version acoustique bien souvent ou à découvrir séance tenante. Petit problème, c’est que les deux scènes – Dôme et Globe – se juxtaposent. Du coup, l’accordeur du piano d’une scène interfère avec le concert voisin, en l’occurrence celui du slammeur carolo Mochélan.
Depuis 2007, l’auteur qui n’a peur de rien entasse et empile prix et récompenses jusqu’à ce 4-titres, Versus, qu’il vient de publier sur le tout nouveau label Factive, voisin de chambre du jazz Igloo au sein de la Sowarex.
Mochélan raconte sa vie
Entouré d’un trio aux humeurs jazz, Mochélan raconte sa vie, son monde, son Charleroi et ses habitants («nés poumons noirs») qu’il défend bec et ongles, avec humour et passion. Passeur de culture, dans les écoles ou au festival d’Avignon, Mochélan est fier de son accent et de ses origines et avec ses mots ciselés, livre son slam viscéral et corrosif.
Le public, sur l’herbe, au soleil ou à l’ombre, déguste. Comme il le fera ensuite, mais sur les chaises du Dôme cette fois, pour l’autre Carolo de la journée: la chanteuse de jazz Mélanie De Biasio. Là aussi, la musique délicate exige un silence total. Celle qu’on aurait mieux vue au Salon bleu par exemple eut droit à un public très attentif. Mais on a malgré tout dû supporter les coups de boutoir de deep house d’un privé qui, de l’autre côté de la rue, n’a rien trouvé de mieux à faire que d’ouvrir les fenêtres pour faire profiter tout le monde de sa sono de malade. La police eut beau vouloir raisonner le joyeux trublion fêtard, il ne s’est pas calmé pour autant. Car oui, c’est ça aussi un festival: de la pollution sonore que d’autres appelleront sens de la fête et de l’amusement. Question de point de vue.
Au Village, bien sûr, ce n’est pas un problème. Que ce soit pour Olivia Ruiz ou Daddy K, au même moment, plus ça va fort et mieux c’est. Olivia, après n’avoir rempli qu’à moitié l’AB ce printemps, se refait une petite santé à l’été des festivals. Sur la même scène, dimanche, il y aura Jenifer, jugée jusqu’ici indésirable aux Francos de Spa. Sans doute qu’à l’instar d’une Natasha St-Pier, son nouveau statut de jurée d’une émission de télécrochet lui confère un «passe-droit populaire». On parlera musique une autre fois.
Le plus pénible, finalement, pour le public, aura été de faire la file en ce premier jour, pour échanger son ticket contre un bracelet valable cinq jours. Les différentes caisses furent prises d’assaut par un public qui se concentre de plus en plus sur le Village aux dépens d’une scène Pierre Rapsat davantage dévolue aux VIP, avec une affiche cette année particulièrement faible. Le Village, par contre, est prêt à vivre une année de folie.
THIERRY COLJON
Et à part les stars ? Le parti-pris de nos playlist des festivals cet été : plein feu sur ceux qui se produisent souvent dans l’ombre des têtes d’affiche. Notre ligne du temps des festivals.
TCThierry
18 juillet 2013 à 9 h 24 min
Il y a du soleil aux Francos de Spa | frontstage/ http://t.co/uzgZA822SE via @lesoir @TCThierry @frontstage #francosdespa
CarrefourSpa
18 juillet 2013 à 11 h 43 min
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