Trois jours de musique mais aussi d’engagement, tel est (toujours) le credo des organisateurs du festival Esperanzah! L’édition 2013 a débuté sous la canicule. Avec des artistes comme le Français Woodkid et l’Américaine Valerie June.
Quel chemin de croix, cette montée vers la scène Côté Jardin! Notez, dans une abbaye, c’est évidemment un symbole fort. Mais à 17h, alors que le thermomètre n’est toujours pas redescendu sous les 30 degrés réglementaires et qu’il faut se farcir cette côte, à côté de laquelle le Tourmalet est une aimable plaisanterie, on se dit qu’on est là pour expier une vie antérieure pas très catholique. Et pour bien vous le faire comprendre, un esprit malin s’acharne à vous faire arriver au petit train qui effectue le trajet entre haut et bas… systématiquement trop tard!
Les organisateurs ont pris quelques mesures pour rendre la canicule plus supportable. Des arroseurs arpentent le site, pulvérisateur sur le dos. Pour beaucoup, le petit coup de fraîcheur ainsi proposé est le bienvenu, même si le site de l’abbaye de Floreffe ne manque pas de coins d’ombre. Autre décision d’importance: de l’eau plate est disponible gratuitement dans les bars; il ne faut sortir ses crédals que si on la préfère avec des bulles. Ou agrémentée de houblon. Bio, le houblon…
Soit. Même en ce premier jour d’Esperanzah, un rien plus «light» que samedi et dimanche (ce samedi, les concerts démarrent à 16h), l’affiche a suffisamment d’attrait pour se sentir des mollets de sportif. The Peas Project? Toujours un bon booking pour animer un festival. The Soul Jazz Orchestra? Des Canadiens, mais qui explorent les rythmes africains. La température ambiante n’a pas encore eu raison de tous: il y a des gens debout… et d’autres même qui dansent!
La promenade entre haut et bas, mais surtout aux quatre coins du monde se poursuit ce vendredi soir et tout le week-end. Entre Suisse, avec Mama Rosin, des punks qui empruntent au cajun et au vaudou, et Allemagne, notamment, avec Patrice, sa soul et son reggae. Sans oublier les États-Unis, en compagnie de Valerie June, que Jean-Yves Laffineur n’était pas peu fier d’avoir attirée dans son festival. La demoiselle de Memphis, produite par Dan Auerbach (The Black Keys) a le blues dans la peau, y glisse une touche de folk et surtout, l’envoie dépouillé de fioritures. Esperanzah joue l’ouverture de style, sans faire de concessions…
Didier Stiers
(Photo : Pablo Garrigos)
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