Elle ne manque pas d’air, la chanteuse anversoise ! Seule au piano, dans un festival, qui plus est très grand public, et arriver à le tenir, justement, ce public, c’est fort. An Pierlé avait déjà mis les Ardentes dans sa poche ; rebelote ce samedi à Ronquières. Le temps pour elle d’un véritable début de marathon…
« Please believe in what you do. Don’t let them change you… » C’est ainsi que commence « Strange days », extrait de l’album du même titre sorti au début de cette année. Et le set dans lequel elle se lance au pied du Plan Incliné. Sûr : elle n’a pas changé, épiçant comme toujours ses chansons de commentaires de son cru. In het Frans, comme à Liège début juillet. Le pompon allant à celui où elle se propose de continuer sur le même ton festif… et introduit « Suburban skies » qui évoque les bombardements de Dresde. Au programme ici encore : la séquence spéciale photographes, avec quelques poses typiques pour les amateurs de jolis souvenirs.
Et donc, oui, elle n’avait plus joué en festival seule depuis Mud stories, soit le début des années 2000. « Quand j’ai opté pour le groupe, m’explique-t-elle quelques instants après sa sortie de scène et « Mud stories » en guise de conclusion, c’était très clair, c’était le groupe, et plus seulement moi qui écrivais des morceaux. Si j’ai recommencé, c’est parce que ça me manquait, bien sûr, mais je savais depuis toujours que j’allais recommencer en solo. Ce qui m’intéresse, c’est la progression, le processus de découverte de ma propre musique, le chemin. Après Mud stories, on m’a mis la pression pour que je fasse un nouvel album solo, mais je ne voulais pas. Puis, on a commencé à enregistrer, à travailler avec plus de monde, à enregistrer à la maison, j’ai coécrit avec Koen, ce qui faisait à chaque fois un nouveau défi musical. Là, maintenant, après 10 ans de groupe, Koen avait envie de produire, et moi de me retrouver un peu. Surtout que j’avais plein de choses à sortir ! »
N’empêche, débarquer comme ça dans un festival tout jeune, devant un public loin d’être hardcore de ce genre d’événement, ce n’est pas donné à tout le monde. « J’ai voulu jouer l’album. Ce qui demande du courage, quand même. Enfin, d’un autre côté, je sais que je peux le faire parce que je l’ai déjà fait, et je dois donc avoir confiance en moi. Et puis, je me dis que les organisateurs qui m’ont demandé de venir, connaissent l’album et ne trouvaient pas ça trop risqué de le chanter en festival. » En même temps, un peu de douceur dans ce monde de brutes… « Vous pouvez vous allonger, ça va être calme », signale-t-elle d’ailleurs en début de concert… « Les festivals aujourd’hui, par définition, c’est « ambiance boum boum boum ». Or pourquoi un festival ne peut-il pas être aussi un moment de musique calme. Surtout ici, quand on n’a qu’une scène qui fonctionne à la fois ? »
La setlist du jour ? Touchante mais non dénuée de fantaisie. Ici et là quelques accents qui rappellent Kate Bush. Un mélange, en fait : « Quelques titres que les gens connaissent peut-être, et ce que je fais aujourd’hui aussi, tout en gardant ce rapport que j’ai en live avec le public. » Sans oublier une très jolie reprise de Talk Talk. Pourquoi « Such a shame », au fait ? « Je l’adore depuis toujours. J’ai grandi avec Talk Talk, je connais tout d’eux. Ça faisait un moment qu’on la jouait avec le groupe, mais toute seule, c’est encore mieux. Elle n’a pas besoin de grand chose. Mais c’est vrai que c’est une autre approche de cette chanson. »
Les minutes filent. An Pierlé doit filer elle aussi : à 18h, elle chante à Louvain, et demain dimanche, direction Esperanzah ! Et ensuite, quoi d’autre sur ce « chemin » ? Elle rit : « Et septembre, j’ai rendez-vous avec Koen (Ndlr : Gisen, donc, sa moitié… artistique… et personnelle). Maintenant, il faut qu’on arriver à se caler des rendez-vous ! » Amis sur Facebook, au moins ? « Mais oui, et on se fait des mails ! On a pris trois semaines, pour voir ce qu’on va faire. On aimerait bien enregistrer un album en néerlandais, et peut-être le même en français, mais avec des auteurs. C’est le prochain défi, on verra bien ce que ça va donner. »
Didier Stiers
Yves Gilles
4 août 2013 à 4 h 05 min
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Wanson
4 août 2013 à 10 h 34 min
“Hardcore” = inconditionnel: ah, cette tendance idiote à utiliser des mots anglais alors que le français est compris par tous. Et que voulez-vous dire par “de retour au ballon”?
Vivement l’heure de la sieste pour aller écouter An Pierlé à Esperanzah!
ds
4 août 2013 à 12 h 08 min
Sorry, Wanson ! Je rédige actuellement une exégèse des interventions télévisées de Jean-Claude Van Damme, et je crains d’avoir été quelque peu perméable, voyez-vous ? Quant au ballon… ne vous assoupissez pas, à Esperanzah, et je crois que vous tiendrez votre réponse. ;o)
Céline Bertinchamps
4 août 2013 à 12 h 20 min
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michel
5 août 2013 à 11 h 11 min
au M-idzomer, Leuven!( en franglais teinté de flamand..)
http://concerts-review.over-blog.com/article-m-idzomer-2013-day-3-nouvelle-vague-jacco-gardner-an-pierle-m-museum-leuven-le-3-aout-2-119399312.html