Pas de doute là-dessus : le clippeur/compositeur/chanteur était la tête d’affiche de ce premier jour d’Esperanzah. La preuve par ce Jardin noir de monde et ce bar pris d’assaut avant que le barbu ne monte sur scène. La preuve aussi par les ovations saluant les hausses de rythmes et ses tubes, « Iron » en tête bien sûr.
Fidèle à son esthétique du noir et blanc, Yoann Lemoine vient d’ajouter un concert attendu de plus aux quelques-uns qu’il a déjà donnés en Belgique. Ce qu’il rappelle d’ailleurs au passage, ajoutant que le pays lui a toujours fait bon accueil.
L’intro est à la mesure de ce personnage qui agace ou excite (et tarde un peu à monter sur scène) : grandiloquente, façon grandes orgues, ou plutôt corne de brume. Les trois coups ainsi frappés, la pièce peut commencer. « Baltimore’s fireflies », « Where I live » et « The golden age » donnent le ton. Lumières crues, flash blancs pour souligner quelques basses, intérieur de cathédrale projeté en fond d’écran : le visuel est amplement assorti, mais le petit Woodkid n’est pas graphiste pour rien.
Plus tôt dans la soirée, on se disait qu’en invitant une Valerie June, Esperanzah jouait l’ouverture de style, mais sans faire de concessions… La demoiselle de Memphis, que Jean-Yves Laffineur n’était pas peu fier d’avoir attirée dans son festival, a le blues dans la peau, y glisse une touche de folk et surtout, l’a envoyé ici dépouillé de fioritures. Cette ouverture, Woodkid l’incarne probablement tout autant.
En amenant à Floreffe (et en exclu belge) quelque chose qui tient autant de la performance audiovisuelle que de la bande originale de peplum, principalement. Parce que bon, côté chant et envolées lyriques, ce n’est toujours pas ça. Depuis les Nuits, rien de neuf sous le soleil. Entre un Morrissey menacé d’extinction de voix et un Boy George qui aurait goûté à la testostérone, pour vous dire… Ce qui n’enlève rien à l’originalité du projet. Par contre, les poses christiques, et cette manière de constamment relancer le public d’un geste (auguste) du bras, bon, hein, ça va quoi !
Didier Stiers
(Photo : Pablo Garrigos)
Woodkid sera le 20 février 2014 à Forest National.
Guerrier
3 août 2013 à 8 h 22 min
Prochaine fois, autant inviter le groupe Ghost. Ambiance encore plus théâtrale et au moins Papa Emeritus II chante juste 😉
glecaillierec
3 août 2013 à 9 h 37 min
Woodkid… ou Woodchrist ? | frontstage/ http://t.co/dinD0ecPdu via @lesoir