« Quelle érection, cette tour ! »

Frontstage - EicherL’affiche de cette deuxième édition de Ronquières partage quelques noms avec celle des récentes Ardentes. Et pour cause : on retrouve les Liégeois parmi les organisateurs du festival au pied du Plan Incliné. Lesquels assurent que les publics sont différents. Ce qui ne met personne à l’abri de l’une ou l’autre bonne surprise ! Samedi, malgré un Arno toujours à son affaire, elle est venue de Suisse, enfin, presque…

Ce samedi, les heures de préchauffage (la canicule a un peu baissé pavillon, et la nuit, on supporte bien sa petite flanelle), les heures de préchauffage donc sont confiées aux bons soins de SX et de Hey Yeah!, les régionaux pop de l’étape. Encore un peu tendres.

Après le régal An Pierlé, on retrouve La Femme ! En short ! Toujours remuante, mais peut-être un rien moins tendue qu’à Coronmeuse. La Femme a des fans, elle en séduit d’autres. Les dresse contre les taxis. Lui proposerais bien un lift, moi…

Superlux, BB Brunes et les Vismets remettent ça également. Les Vismets dont les prestations scéniques s’agrémentent désormais de plusieurs passages instrumentaux. Mais où les « Dilemma » et surtout « Wasted party » (disco-rock, « la petite dernière pour la route ») continuent à provoquer leur effet. L’album est toujours attendu pour l’automne. Même petit effet en début de nuit avec Soldout : devant la scène Bâbord, on en repère plus d’un – dans ce public pourtant familial – animé par des envies de se défouler et à qui les machines du duo bruxellois font visiblement beaucoup de bien.

Stephan Eicher ? Franchement ? L’un des bonnes petites claques du jour. Le Suisse se joue de ses tubes comme d’Artagnan taille avec élégance dans les gardes du Cardinal. Comprenez qu’avec ses musiciens endimanchés, il prend plaisir à les déconstruire pour les interpréter dans des versions revues et corrigées, plus rock par-ci, plus ballade au piano par-là. Un peu de cuivres ? Allons-y pour un cor ! Sans pour autant oublier de faire participer le monde. « Des hauts, des bas » ? Des hauts surtout, y compris quand il y glisse un peu de « Papa was a rollin’ stone » popularisé par les Temptations. Ou qu’il termine dans la foule, le temps d’un petit trip en fanfare. Pas besoin d’attendre « La relève », Stephan Eicher, vous faites ça très bien vous-même, et avec goût. Prochain rendez-vous belge : le 31 août à Soignies, au festival Août en Éclats.

Arno ? L’Ostendais l’avoue : c’est la première fois qu’il met les pieds à Ronquières. Du coup, l’architecture des lieux l’impressionne : « Quelle érection, cette tour ! » On est alors déjà bien entré dans son concert, pas très différent de celui livré aux Ardentes : donc joyeusement rock’n’roll, avec les interventions attendues (« Mademoiselle et messieurs, je suis bien content que tout le monde a payé ! ») et les inédites dont on retiendra la très patriotique « Une chanson pour le Roi Albert. Il n’a pas de métier, il faut que je chante une chanson pour lui » et ce très belge « Vive les moules ! » Musicalement, c’est toujours décapant, dès l’initial « We want more » précédé de la petite intro instrumentale (l’« Ostend dub »). « Meet the freaks » est particulièrement grinçant, tandis que « The Parrot brigade » est introduit par un savoureux : « C’est une chanson écrite avant l’euro, avant le Coca Zero, Bruce Willis et même avant Mireille Mathieu ! » Inutile de préciser que le diptyque « Oh la la la » / « Putain putain » cartonne… et que « Bathroom singer » – avec ses coups de cymbales – sonne toujours la fin de la récré trop tôt.

Didier Stiers

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