Radio Pukkelpop. En première partie de soirée, Trent Reznor réactivait son groupe indus Nine Inch Nails, quatre ans après sa dernière tournée. Problème, les années 90, c’est loin.
Trent Reznor, c’est un brave peï. Un gars qui a bien vieilli, qui a su se disperser, agrémenter sa palette. Disques ambient, musiques de film oscarisées, discours toujours intéressant sur l’industrie du disque, le streaming et « les nouvelles manières de…» Un gars intéressant. Le problème, c’est que Nine Inch Nails… Ben, ça sent un peu la vieille maison décrépie.
Déjà, il n’y a pas de son. Et NIN sans son, c’est un peu comme une soupe royco froide et périmée quand on est affamé. Enfin, vous voyez l’idée. C’est mou, ça tombe à plat, c’est… rageant ! Rage ? Là, non plus, y a plus. Les nouveaux titres sonnent comme du Pet Shop Boys bodybuildé et trop cérébral (ou du Rammstein démembré, c’est selon…) et les anciens de l’heure de gloire semblent servir de dernier recours avant l’extinction des feux.
Et c’est triste parce qu’on parle d’un type qui a créé un chef d’oeuvre! Si, si, « The Downward Spiral ». Réécoutez. Vingt ans après, ça reste parfait. Malsain. Et parfait. Mais voilà, c’était il y a vingt ans. Et là, le Trent, il a beau balancer du ‘March Of The Pigs’, du ‘Piggy’, et encore du ‘Head Like A Hole’ de l’époque de la folie décadente (et tout ça dans un marcel noir cheveux ras qui lui donnent un air de vétéran de la guerre du Golf, hum…),… rien. C’est mou, ça tombe à plat, c’est…
C’est déprimant. Et avec ça, il quitte la scène dix minutes avant la fin du set. Les années 90, c’était vraiment mieux dans les années 90.
Didier Zacharie
SoullessAimless
15 août 2013 à 23 h 27 min
RT @frontstage: NIN: la route de la perdition #pukkelpop #nin http://t.co/hqrdhmk8VI
Rotten
16 août 2013 à 0 h 55 min
Sans avoir besoin d’avoir vu le show (la performance de Pukklepop était sans doute très similaire à celle du Fuji Rocks Festival au Japon), je trouve la tonalité de cet article bien… légère.
La première chose que je dois dire, c’est qu’effectivement, en terme d’énergie, on est très loin de l’époque de “The Downward Spiral”. D’ailleurs, “The Fragile”, quelques années plus tard, opérait déjà un tournant, tout en gardant une certaine énergie, mais la démarche était déjà autre, plus cinématographie dans la globalité d’un double-album. Les opus suivants n’ont fait que confirmer une nouvelle orientation dans l’écriture de Trent Reznor, qui laissait l’époque du NIN furibard dans les années où elle avait sa place : celle d’une belle auto-destruction, y compris à grand coup de substances si on en croit la presse.
L’idée même de revenir pour se prendre une dose de 90’s me paraît donc une hypothèse biaisée dès le départ. Après, on peut se demander si les 90’s allaient être transposées à 2013 ? Un groupe ne peut pas se contenter de ce type de monolithisme, de transposition. Ça, c’est tout juste bon pour la musique jetable, celle qu’on remixera pour certaines, ou celle qu’on réarrangera à la sauce de l’époque en changeant le mastering, ou en y injectant des effluves tendance ou prétendument underground.
Ce qui se passe, dans le cas présent, est décrit par d’autres sources (DMorgen, De Reactie) comme un univers à la fois plus subtil et technologique. Car entre les deux époques, sont effectivement passées quelques époques de bandes originales de films, et le projet de How to Destroy Angels. Entre temps, également Reznor a multiplié les collaborations, de Bowie à Peter Murphy en passant par Dave Grohl.
Personnellement, je vois donc deux problématiques.
La première, qui est celle du manque de neutralité journalistique. Débarquer dans un concert en allant chercher des fantasmes du passé est une démarche qui sera presque systématiquement vouée à l’échec, sauf à être un fan inconditionnel. A fortiori après autant d’années.
La deuxième, qui consiste sur cette base là à se braquer à partir du moment où l’on n’obtient pas ce qu’on veut, et à fermer l’analyse vis-à-vis de tout ce qui a été entrepris et mis en place depuis. Ce n’est plus le même spectacle qu’à Woodstock en 94, et ce n’est plus la même époque, tant au niveau du compositeur que de ce qu’il crée. La démarche a changé, qu’on aime ou qu’on n’aime pas. Mais elle est très loin de ne pas être contemporaine à comparer aux bluettes pop/rock que les playlist radiophoniques servies à longueur de journée (plus faciles à chroniquer dans le sens du poil).
A décharge, je ne comprends même pas pourquoi Reznor va encore piocher dans le répertoire de l’époque pour servir ces titres millésimés, alors que la spontanéité de travail est ailleurs. Et là, pour expliquer que ça tombe à plat, deux hypothèses : soit l’énergie est effectivement mois brute que celle qu’il servait en direct à l’époque (très probable), soit les oreilles qui les reçoivent les ont tellement reçues qu’elles ne peuvent plus y être sensible (également très probable). Dans cette seconde idée, restent comme d’habitude, à considérer ceux qui dans l’audience, n’y étaient pas (en 94) et qui ont peut-être quand même envie d’y goûter, ne serait-ce qu’une fois.
Dernière chose concernant le set : il n’est effectivement sans doute pas conforme à ceux des autres groupes, très souvent calibrés pour doper les ventes sur l’autel de promotions estivales live organisées par les maisons de disque. En gros, on a le choix entre des groupes qui dureront 5 ans le temps que les radios passent à autre chose, les mastodontes de clôture de soirée qui rabâchent leur répertoire sans aucune prise de risque, et les autres, qui tentent de faire évoluer leur approche créative. Pour faire simple, NIN ne devrait peut-être plus s’appeler NIN, mais après tout, cette affaire d’étiquette n’est qu’une affaire d’étiquette. Donc autant poser la question directement à son créateur.
Un truc, quand même, pour finir, parce que j’ai trouvé ça hallucinant : au regard de son parcours, qualifier ce compositeur de “pei” n’est pas léger, mais purement pédant (ou navrant, au choix) en terme de rédactionnel. À moins qu’il ne s’agisse d’une tentative d’humour, de celles qui tombent à plat assez… lourdement.
jeff34
16 août 2013 à 12 h 32 min
oui voila , rotten euh :/ …
Laure
16 août 2013 à 19 h 42 min
A la place d’engager des journalistes “hipster”, peut être penser à engager des gens qui ont une véritable culture musicale….
Hubbel
17 août 2013 à 10 h 22 min
Ahaha, c’est très vrai
nin_addicted
19 août 2013 à 17 h 30 min
Quand une réaction à un article est plus longue, plus élaborée, plus recherchée, plus juste que l’article en lui même, Monsieur Didier Zacharie peut se poser des questions par rapport à son proffessionalisme, voir dans ce cas sa culture musicale.
Trent Reznor “brave pei”, on se dit que l’article ne peut que remonter dans sa qualité, hé bien non Didier Zacharie arrive à s’enfoncer encore bien plus bas dans sa médiocrité. @Rotten, rien de plus a rajouter. Merci de cette réaction, de cette remise en place.
J’ai fait pas mal de Show de NiN. Premièrement NiN en festival en Belgique n’est absolument pas respecté à sa juste valeur. 2009 Juste avant Metallica ( à la limite ) Mais la nous balancer NiNe inch nails entre FoB et Eminem, et ses petites filles de 16 ans en manque d’expériences hormonales C’est n’importe quoi. Comment voulez faire un Show de la plus haute qualité quand face à vous ,vous n’avez que 2 PEI (nous) sur toute la barrière qui renvois un maximum d’énergie à Trent et sa bande , quand 80% de la foule n’a peut-être même jamais entendu une seul chanson de NiN
Je l’ai pour ma part trouvé bien courageux de donner autant dans de tel circonstances Partir minute avant la fin ? logique Quand vous avez une chanson comme HURT prévue sur la set-list (que j’ai récupéré) Et que Head Like a Hole à pein terminé, le parterre crie EMINEM EMINEM EMINEM
Disons Didier Zacharie que vous êtes complètement à côté de la plaque et que d’habitude vous faites des article sans rien y connaitre
Allez donc voir NiN en Concert et Non en festival vous nous redonnerez votre impression, sur un sujet connu expérimenté, cette fois
Reznor est connu et reconnu par ses paires comme un génie de son temps et cela ne pourra pas lui être enlevé par des pseudo article de jounaleux médiocre. Et son temps est loin d’être fini…
nin_addicted
19 août 2013 à 17 h 42 min
Merci et bravo pour cette reponse
Hoover
16 août 2013 à 2 h 44 min
Merci d’avoir sauvé ce naufrage journalistique avec cette analyse très pertinente, Rotten.
AnsFawk
16 août 2013 à 7 h 23 min
…. Euh…. NIN: la route de la perdition | frontstage/ http://t.co/EDpy2TzVob
Hubbel
16 août 2013 à 9 h 50 min
Commencer un article en disant “Trent Reznor, c’est un brave peï” c’est déjà manquer une partie de l’histoire de la musique.Pauvre article, pauvre journalisme
trixie
16 août 2013 à 11 h 01 min
Merci pour ce commentaire et cette analyse bien plus subtile que l’article ci-dessus.
Pas un mot sur le visuel impressionnant, ni sur les nouvelles compositions… un peu léger monsieur le journaliste, non?
NoNoHxC
16 août 2013 à 11 h 28 min
Alors je dois dire que je suis sidéré par la pauvreté et la légèreté de cet article.
Je suis fan de NIN depuis les premiers albums, et pour avoir maté le set japonais en intégralité, l’ambiance industrielle, émotionnelle et parfois malsaine et toujours aussi intense.
Donc de lire ce genre de critique rédigée à la va-vite pour en plus essayer de décrédibiliser un acteur majeure de la scène indus, la veille de la sortie d’un nouvel album très attendu, je trouve ça totalement inutile.
Thonnerieux
16 août 2013 à 11 h 40 min
Chronique ratée, c’est dans ces moments qu’il faut penser a se reconvertir…
je déteste les journaliste qui blâme les artistes avec les même arguments: ils sont vieux !
Alors oui certe c’est les année 90, mais c’est pas pour faire mon fan, mais de ces 10 dernières années c’est un des groupes les meilleur sur scène. Le son n’est pas brouillon, réadaptation de vieux titres en rock super fuzz. Maintenant c’est une sorte de cold wave améliorée et le chaos est toujours la.
jeff34
16 août 2013 à 12 h 32 min
c’est clair !
Geronimo
16 août 2013 à 11 h 55 min
Je trouve cet article assez navrant : des quatre concerts que j’ai vu sur la grande scène hier, c’est le seul où le son était bon et puissant (en tout cas d’où j’étais placé) ! De plus, la mise en scène était très bonne (comme souvent avec NIN).
Bonne réplique de Rotten même si personnellement j’apprécie toujours de réentendre les vieux morceaux.
Le seul élément que je déplore c’est la brièveté du concert. 1h15 c’est déjà pas beaucoup par rapport aux autres festivals mais en plus, ils n’ont finalement joué que 1h05 … Même problème pour Deftones et FOB (dans ce dernier cas, c’était plutôt un soulagement cependant).
Renaud B.
16 août 2013 à 12 h 35 min
Sacré torchon.
OOfTheStoneAge
16 août 2013 à 13 h 22 min
RT @AnsFawk: …. Euh…. NIN: la route de la perdition | frontstage/ http://t.co/EDpy2TzVob
Yan
16 août 2013 à 14 h 57 min
À mon avis, cet apprenti journaliste doit être un adepte du [avant c’etait mieux…] qu’il n’oublie pas que sire reznor était , est et restera une des personnalités les plus influentes de la sphère musicale.un minimum de respect tous de même….nin à encore beaucoup à offrir que ce soit sur disque et sur scène.rentre chez toi zacharie
Yan
16 août 2013 à 14 h 58 min
À mon avis, cet apprenti journaliste doit être un adepte du [avant c’etait mieux…] qu’il n’oublie pas que sire reznor était , est et restera une des personnalités les plus influentes de la sphère musicale.un minimum de respect tous de même….nin à encore beaucoup à offrir que ce soit sur disque et sur scène.rentre chez toi zacharie
Eferre
16 août 2013 à 15 h 01 min
En plus d’être sourd Didier, tu es donc aussi aveugle ?
jimjimthetrain
16 août 2013 à 15 h 42 min
RT @ninnewsfr: Review ridicule du pukkelpop http://t.co/cyRtolPMWE
fabnet_be
17 août 2013 à 8 h 15 min
Dur dur d’être journaliste musical de nos jours http://t.co/FIoZCcflEc
Julien
17 août 2013 à 20 h 33 min
Et bien et bien…à lire les réactions, certains devraient tourner 7 fois leurs doigts n’importe où avant de taper des âneries! Bien content que les journalistes de médias généralistes ne mettent jamais les pieds dans des festivals spécialisés hors zone musique policée (Graspop, Sjock…): ça évite des compte-rendus horripilants dans ce style.
C’est dingue comme tous les journalistes “spécialisés” musique semblent issus du même moule: pédants et méconnaissant leur domaine. Le bon goût semble se résumer à Girls in Hawaï et les Vismets. Triste…
Jadellly
20 août 2013 à 13 h 26 min
J’ y étais au concert, rien n’ était mou sur scène, c était dans le public que ça craignait et pour cause pure et simple à mon humble avis de programmation. Eminem qui suit… avec ses centaines de fans, ça ne pardonne pas.
La dernière fois que NIN était passé en Belgique, c était sur Rock Werchter, avant Metallica (et juste après les black eyed peas si mes souvenirs sont bons), Trent s était aussi énervé sur des fans de Metallica au premier rang. Il est entier…
C’ est le souci des festis, si tu veux être bien placé, tu dois te sacrifier et assister au(x) concert(s) précédent(s) et donc tirer la gueule et faire chier les vrais fans… c’ est la règle en festi.
Au point de vue de la performance, le show était topissime, perfectionniste à souhait, comme à son habitude.
Bref, faut analyser le tout dans son ensemble et pas juste son petit égo démesuré qui voulait un comeback dans les 90ties, on est en 2013, les gens évoluent (enfin certains).
Perso, trop dég de ne pas pouvoir revoir ce concert une seconde fois…