Psychédélique MGMT

Avec son troisième album éponyme, le duo américain MGMT, en concert ce vendredi 27 à l’AB, livre un grand disque halluciné.
En un peu plus de dix ans d’existence, MGMT s’est formé en 2012 autour de deux étudiants d’une Université du Connecticut, les Américains ont redessiné les contours d’un rock psychédélique vertigineux et halluciné. Déjà que leur deuxième album, l’audacieux Congratulations, était bien barré, ce troisième volume, tout aussi épatant, justifiait bien une conversation avec Andrew Wyngarden, la moitié de MGMT.

Vous êtes actuellement à Paris et vous revenez de Londres. L’excellent accueil de la presse lors de cette tournée promotionnelle vous renforce dans l’idée que vous avez eu raison de sortir un nouvel album aussi audacieux ?

Ça fait évidemment plaisir mais j’essaie de ne pas prêter attention à cela. Tout en sachant que certaines personnes l’aimeront moins. Je garde en tête que nous avons sorti l’album que nous voulions.

Le troisième album, dans l’histoire d’un groupe, est toujours considéré comme crucial. C’est pour cette raison que « MGMT » est aussi ambitieux ?

Nous sommes enfin à l’aise dans notre position de groupe dont les gens qui nous apprécient attendent, je pense, forcément quelque chose de différent à chaque album. Travailler sur ce disque a été tellement libérateur. Tout est venu assez vite. En termes de pression, il y a bien sûr celle que nous nous mettons à nous-mêmes mais pour le reste, nous sommes hermétiques à la pression extérieure.

Nous n’allons pas commencer à dénigrer ce que nous avons fait par le passé. Tous nos disques, celui-ci inclus, sont tous des disques 100 % MGMT. Dans l’esprit, nous sommes revenus à l’essence de nos débuts, du premier disque. Ce qui veut dire : la liberté ou le partage et sans se préoccuper de ce que ça veut dire ou du contexte, par exemple.

Ce qui frappe le plus, à l’écoute de ce nouvel album, c’est sa production. À chaque nouvelle écoute, on découvre quelque chose de nouveau : un riff, un accord de claviers… C’est le but ?

Offrir quelque chose de nouveau à chaque écoute, c’était notre but premier. En fonction de ton humeur ou de ton attention à l’écoute, des chemins que tu empruntes, tu découvriras un nouveau son ou une nouvelle couleur.

Quel concept se cache derrière ce disque pour lequel une vidéo accompagne un morceau ?

C’est plus pour accentuer l’interaction entre le visuel et le sonore. C’est accentuer l’expérience un pas encore plus loin. Déjà, lors de nos concerts, le paramètre visuel est quelque chose de très important. Ça ne doit pas spécialement signifier quelque chose de bien précis. C’est juste un moyen d’accéder à la musique aussi. Ce qui contraste aussi avec le disque précédent, dans son esprit. Aujourd’hui, nous sommes un peu plus effrayés par le monde dans lequel nous vivons. Nous ne sommes pas un groupe politique au sens premier du terme, mais nous sommes épuisés et frustrés par toutes les conneries qu’on entend à la radio et qu’on peut lire dans les journaux. Mais nous ne sommes pas devenus cyniques pour autant.

Notre critique *** de l’album et son écoute intégrale sur Deezer.


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