Birdy vole maintenant de ses propres ailes

Van den Bogaerde, alias Birdy, publie à 17 ans son deuxième album, « Fire Within ». Rencontre avec la petite.

entretien

Birdy, 17 ans, donne peu d’interviews. Ses parents et son entourage professionnel la protègent. Surtout depuis le succès exceptionnel, en 2012, de son premier album de reprises. Certifié disque de platine en Belgique qui fut le premier pays à craquer pour sa voix et son style folk-rock, ce disque est aujourd’hui suivi par son premier entièrement constitué de ses chansons. L’Anglaise Jasmine Van den Bogaerde – d’origine flamande, petite cousine de Dirk Bogarde, a fait l’effort inhabituel de se livrer et de parler autant d’elle que de ses chansons.

Il paraît que vous parlez un peu français ?

J’essaie. Je l’ai étudié à l’école mais je le comprends plus que je ne le parle.

On ne peut pas dire que vos origines vous aident puisque celles-ci sont plus flamandes que françaises…

Oui, c’est vrai. Mais j’aime le français. Je sais que j’ai encore des cousins à Bruges mais je ne les connais pas. Ce sont mes parents surtout qui ont gardé des contacts avec la famille. Je sais que la Belgique a été le premier pays à aimer mon disque. Ça me fait très plaisir d’être ici.

Cet album est le premier avec vos propres chansons. Cela fait-il longtemps que vous attendez ça ou bien ce désir est-il récent ?

J’écris des chansons depuis que j’ai 8 ans. Cela a toujours été ma passion. Si j’ai sorti d’abord un album de reprises, c’est parce que j’étais à l’école et que je n’avais pas assez de temps. « Skinny Love » a été ma première reprise, je n’avais jamais fait ça avant. On m’a ensuite suggéré d’autres chansons et puis j’ai tenu à chanter des chansons d’artistes que j’aimais. C’était agréable à faire. Et ça m’a permis de me laisser le temps de développer ma propre écriture.

Pour vous, ce disque-ci est-il le premier ?

Tout à fait, oui.

La pression sur vos frêles épaules est énorme, en raison du succès de votre précédent disque.

Comment le vivez-vous ?

Je suis plus excitée que stressée. Je suis tellement contente de publier aujourd’hui ma musique. En espérant que les gens l’aiment, bien sûr. J’essaie de ne pas trop penser aux enjeux.

Ceux qui n’ont retenu de vous que la chanteuse folk derrière son piano risquent d’être surpris. Vous voici rockeuse aussi, guitare en main comme lors de votre show-case londonien de juillet…

Au départ, je compose les chansons au piano mais j’aime explorer d’autres univers ou jouer de la guitare.

Avez-vous la plume facile ?

Écrire a toujours été un plaisir. J’ai aussi facilement en tête des idées de production. Le plus dur est la finition, prendre une décision pour être sûre de faire le bon choix.

« Wings » a tout d’un tube…

C’est la première fois que j’écris une chanson de ce type. Le texte m’a pris un peu plus de temps. C’est une chanson sur un souvenir du bon temps passé avec des amis. La musique vient toujours en premier chez moi mais j’aime raconter des histoires. C’est comme un puzzle, j’aime passer beaucoup de temps dessus.

Avez-vous toujours écrit ?

Mon père est écrivain. Il m’a beaucoup inspirée. On parle beaucoup d’écriture ensemble.

Ce n’est pas évident quand on est si jeune et qu’on n’a pas encore vécu grand-chose…

J’aime raconter ce que je vois ou parler des gens. J’aime observer. Sans pour autant avoir expérimenté moi-même.

Sur la pochette du disque, vous paraissez beaucoup plus âgée. Êtes-vous pressée de grandir ou s’agit-il d’une idée de votre firme de disques tenant à donner plus de crédit au projet ?

L’image, c’est très important, j’en suis consciente. J’ai choisi ces photos-là car je trouvais qu’elles allaient bien avec le titre du disque, Fire Within. Du coup, oui, on dirait que je suis plus vieille et plus sûre de moi. Je n’ai pas de problème avec mon âge même si parfois j’aimerais être plus forte mentalement.

Quelle image aimeriez-vous que le public ait de vous ?

Je n’y ai jamais vraiment pensé. Ici, j’aimerais que les gens se rendent compte à quel point j’aime l’écriture de chansons et que ce disque-ci est très personnel. C’est vraiment moi. J’ai encore beaucoup de chansons que j’ai dû mettre de côté. Trop…

Votre nom est Birdy. Vous chantez « Wings » et « Strange Birds ». Les oiseaux, ça vous passionne vraiment ?

Non. Mes parents m’appellent Birdy depuis que je suis bébé. C’est resté. C’est juste un surnom.

Vos parents sont très protecteurs. Jusqu’ici, vous ne pouviez donner des concerts ou faire de la promotion que durant les vacances scolaires. Et maintenant ?

J’ai quitté l’école pour pouvoir bien défendre ce disque. La tournée, avec mon groupe, commence en janvier. Ces musiciens sont mes meilleurs amis depuis longtemps. C’est important pour moi. Je peux me concentrer sur une seule chose dorénavant. Mais j’aimais bien l’école. Dans notre famille, la musique a toujours été importante. Ma mère est pianiste classique. On est cinq enfants à la maison. Mes autres frères sont dans un groupe (j’ai déjà fait des voix pour eux) et ma sœur est une chanteuse incroyable.

Y a-t-il quelqu’un avec qui vous aimeriez chanter ?

Pas vraiment. Je n’ai pas d’idole. Au départ, quand on m’a suggéré d’écrire et de travailler avec d’autres personnes, j’étais très méfiante, je n’avais pas l’habitude. Mais ça m’a fait du bien de sortir de ma bulle, de rencontrer des compositeurs et de travailler avec eux. C’était nouveau, ça, pour moi. Une belle expérience !

Le choix des chansons sur votre premier album avait de quoi surprendre. C’était plutôt alternatif…

J’écoute de tout. À la maison, on a tous toujours été comme ça. Dans tous les genres… J’aime surtout la musique classique ou alors Jeff Buckley, Tracy Chapman…

Pour votre première tournée, reprendrez-vous les chansons qui vous ont rendue célèbre et que le public attend malgré tout ?

Oui, car j’aime ces chansons. C’est bien de mélanger les anciennes et les nouvelles.

Vivez-vous toujours chez vos parents ?

Oui. C’est important pour moi leur soutien. Mon père a été un vrai manager au départ. Maintenant, je suis entourée d’une équipe professionnelle. Il ne m’accompagne plus partout. Mais son avis m’importe toujours autant. On ne se dispute jamais. Mes parents sont toujours mes premiers auditeurs.

La célébrité a-t-elle transformé les rapports avec les amis de votre âge ?

J’aimais l’école car avec mes amis, on a grandi ensemble. Je suis toujours très proche d’eux. Je vis dans une petite ville, Lymington, sur la côte, au sud-ouest de Londres. Tout le monde se connaît. C’est très calme et beau. C’est de là que vient mon inspiration.

D’habitude, une ado préfère vivre dans une grande ville, Londres ou Paris…

J’aime aller à Londres pour faire du shopping au Top Shop mais si j’allais y vivre, je serais seule car tous mes amis sont à Lymington.

Êtes-vous très réseaux sociaux ?

J’aime Facebook pour parler avec mes amis. Je ne sais pas combien j’en ai mais c’est mon compte perso, que pour mes amis proches. Rien à voir avec la page de Birdy. Mais je ne suis pas très férue en nouvelles technologies. Je suis plus une observatrice. J’aime préserver un jardin secret. J’aime l’art, j’aime peindre les gens… quand j’ai le temps.

Vous donnez peu d’interviews…

Ce n’est pas ce que je préfère, non. Je suis très timide. Au début, c’était trop dur. C’était nouveau et tellement peu naturel pour moi. Là, ça va un peu mieux car j’aime parler de ma musique.

“Fire within” : notre critique ** et l’écoute intégrale sur Deezer.


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