Sous les feuilles d’Autumn Falls : du bon son

Pour la quatrième année consécutive, toute une série de salles bruxelloises – et pas uniquement les plus habituelles en la matière – accueillent un « festival » qui permettra d’attendre les assauts précoces de l’hiver les oreilles bien au chaud. Autumn Falls, proposé par l’agence de booking ToutPartout, c’est une affiche essentiellement pop, rock et électro, sans pointures au sens commercial du terme mais offrant un maximum de découvertes.

Le « pré-lancement » s’est déroulé le 20 novembre dernier, au Botanique. Les festivités ont ensuite repris ce mardi soir, à l’Atelier 210 avec la Blackout Session numéro 11. Principe de cette soirée dont les lieux sont coutumiers : l’écoute d’un album mais… dans le noir. Ici en l’occurrence : Ocean songs de Dirty Three, le groupe instrumental auquel se consacre Warren Ellis quand il n’est pas occupé à exploser son violon pour le compte de Nick Cave.

Outre l’Atelier 210, les lieux où se déploie l’Autumn Falls cette année sont l’Ancienne Belgique, Madame Moustache, le DNA, le Botanique, la Maison des Musiques, le Beursschouwburg, le Petit Théâtre Mercelis, le Brass, le Cirque Royal, le VK et la Salle Rogier. Au programme : plus de 50 concerts, groupes et artistes, dont une part non négligeable de Belges, comme Madensuyu (c’est déjà complet), DAAU, Raketkanon, Alpha 2.1 (récemment clippé pour « Drive »), les prometteurs Robbing Millions ou encore The Feather.

Avec le toujours très occupé Ty Segall, le ton sera plutôt au rock garage. Le Californien, qui doit avoir sorti une quinzaine de disques en même pas dix ans, qui confesse sur le site de Pitchfork que s’il devait écouter un album un dimanche tranquille en fumant des cigarettes qui font rigoler, ce serait Sabbath bloody sabbath (de Black Sabbath) et qu’on a vu récemment au Bota avec ses camarades de Fuzz sera au VK le 4 décembre sous son nom propre.

Entre le blues/rock du désert des Touaregs de Terakaft (des proches de Tinariwen), les rêveries éveillées d’Esmerine (où l’on retrouve des gens de Godspeed You! Black Emperor et Thee Silver Mt. Zion) ou de Blouse (en mode nettement plus shoegaze), et le crossover rap/électro/rock des revenants de Senser, la promenade automnale, les pieds dans les feuilles qui se ramassent à la pelle, risque de réserver de jolies surprises.

Didier Stiers
Infos : www.autumnfalls.be

 

5 A VOIR…

1. Daughn Gibson
Plutôt que de continuer à accumuler les petits boulots, ce garçon à la voix de baryton a fini par se mettre sérieusement à la musique. Sur son cv: deux albums en solo (dont le récent Me moan chez Sub Pop) après un passage par le rock tendance stoner. Et voilà que s’ouvre à l’auditeur un univers un peu étrange, d’americana dévoyée par l’électronique et les échos psychédéliques. (30 novembre, Botanique, 19h30 – Avec Pick A Piper et Eaux)

2. Teho Teardo & Blixa Bargeld
Le compositeur italien Teho Teardo acoquiné avec Blixa Bargeld (Einstürzende Neubauten, les Bad Seeds…) en 2011, à l’occasion d’une pièce de théâtre. Leur collaboration s’est poursuivie, débouchant finalement sur un album, Still life, sorti en juin passé, fait de cordes classiques, expérimentations et collages de textes. Ici et là, ils sont rejoints par le Balanescu Quartet. Ce concert à l’Autumn Falls sera le seul pour tout le Benelux. (1er décembre, Ancienne Belgique, 17h – Avec Chantal Acda, DAAU et Esmerine)

3. Girls Against Boys
Envie d’une bonne petite claque rock ? N’hésitez pas à rejoindre le « groupe culte » au menu de cette édition 2013. GvsB, qui a vu le jour en 88 (des œuvres, notamment, de Brendan Canty, le batteur de Fugazi, retiré depuis lors), n’en est plus à son premier passage chez nous (y compris cette année), mais n’empêche… Si son dernier album studio remonte à 11 ans, il tourne pour l’heure avec un nouvel ep en magasin. (5 décembre, Atelier 210, 20h – Avec Joy As A Toy)

4. Catholic Spray
À première vue, on dirait des branleurs, mais en fait non. Disons juste que ces Français-là ne font pas les choses proprement, ce qui colle finalement bien à leur punk/surf. Ou surf/punk, ça dépend des jours. Son sale donc, mais aussi morceaux qui dépassent rarement les trois minutes, à s’envoyer via Earth slime, un deuxième album sorti chez Born Bad Records, le bon label qui défrise les salades. (6 décembre, Atelier 210, 20h – Avec The Feeling Of Love et Tache)

5. Electric Electric
Bon son à Dour cet été, rebelote ces jours-ci ? On ne manquera pas d’aller le vérifier auprès de ces trois Strasbourgeois qui pratiquent un rock avec un peu de « math », un peu de « noise » et un peu de « post » dedans. Très dansant également, mais avec – du moins sous le chapiteau de la Petite Maison – de méchants crescendos propices à la transe. (27 novembre, Atelier 210, 20h – Avec Mambo)

Didier Stiers

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