Stromae à la maison

Mercredi à l’AB, Stromae a donné son premier concert belge de l’année. Il n’a pas caché sa joie d’être à la maison devant son public de Bruxellois, Bruxelloises.

C’était non seulement l’affluence des grands jours d’une AB depuis longtemps sold-out mais il régnait, mercredi, une ambiance particulière rendue encore plus excitante par toutes ces caméras télévisées cherchant à boucler un sujet pour le JT… sans Stromae qui estime – à raison – qu’il a suffisamment parlé comme ça depuis six mois.

Le public est également métissé dans les âges, sauf qu’on ne sait pas trop, du père ou de la fille, qui a emmené qui. Quelques enfants, pas plus que ça, comme on s’en était déjà rendu compte à l’étape rémoise de cette deuxième tournée stromaeienne. Après avoir fait le tour des provinces françaises, après avoir fait étape à Londres, Paris et Berlin, Paulo a enfin débarqué chez lui, à la maison.

Et sa joie est évidente au moment des présentations. Avec un léger accent différent pour chaque quartier, il demande comment ça va Bruxelles, Laeken, Mole…, Woluwé, Dansaert (in het vlaams!). Il repère même au balcon le policier bruxellois rendu célèbre dans le monde entier par la vidéo de “Formidable”. C’est bien la première fois qu’un agent de police récolte un triomphe dans une salle de concert.

C’est ça aussi la magie Stromae, ce mélange de décontraction non feinte et de rigueur graphique. Paulo sait parler à son public, la connivence est totale. Il ose le charmer comme l’engueuler, faire taire les “à poil”, le discipliner sur une leçon n°26 (“Tous les mêmes”) sans jamais oublier le grand sourire, le clin d’œil. On est entre amis, en famille (Paul a fait péter le quota d’invités persos dont Arno le fidèle).

Mais derrière cette décontraction, ces moments de détente et de saine communication qui permettent au chanteur de reprendre son souffle après avoir dansé comme jamais, se cache une discipline de fer. Paul est maniaque et méticuleux. A tel point que la setliste ne bouge pas. Tout est (racine) carré, calculé au millimètre, le visuel collant au live. L’intro parlée de “Moules frites” est un peu trop longue? “Humain à l’eau” a de quoi épuiser les plus endurants? On ne retient que ces lignes claires d’un graphisme chorégraphié. Tout est pensé pour illustrer des textes forts, rien n’est laissé au hasard chez Stromae.

Le contrôle est total et en même temps, le sorcier rigide (“Papaoutai”) devient liane corporelle pour séduire avec le sourire. Il n’oublie même pas de remercier tout son entourage (sauf peut-être son ami hollandais Thomas Azier qui s’est chargé de la première partie). Finalement, il est énervant ce Stromae à force d’être parfait, attentionné, drôle, émouvant, efficace, humain, tendre, délassant. “Tous les mêmes et y en a marre”, martèle-t-il. Non, non, on en veut encore et encore et encore…

THIERRY COLJON

Archives

PROGRAMME
Intro
Ta fête
Bâtard
Peace or violence
Te quiero
Tous les mêmes
Ave Cesaria
Sommeil
Quand c’est ?
Moules frites
Formidable
Carmen
Humain à l’eau
Alors on danse
Papaoutai
Merci


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8 Comments

  1. Jim

    19 décembre 2013 à 9 h 46 min

    Je trouve qu’on en fait un peu trop avec Stromae, pas une journée ne passe sans que les média ne parlent de lui…

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