Fort d’un nouvel album « Rave Tapes », leur huitième en quasi 20 ans de carrière, les Ecossais débarquent à l’AB ces 1er et 2 février.
Il y a des groupes, à l’instar de feu Sonic Youth, qui sont d’une constance à toute épreuve au fil des ans et des albums. Formé à Glasgow en 1995, Mogwai est fait de ce bois-là. Influence majeure de toute la scène post-rock, les Ecossais poursuivent leur route et continuent d’exploiter le même sillon à l’image de Rave Tapes, un nouvel album emprunt de sonorité krautrock. L’occasion d’une rencontre avec Stuart Braithwaite.
Est-ce que Mogwai a une espèce de rituel au fil des ans dans le sens où une fois une tournée achevée, vous prenez des vacances bien méritées avant de vous remettre au travail ?
C’est certain qu’une fois que nous rentrons à la maison après avoir passé de nombreux mois sur la route, ce n’est pas la première chose que nous avons envie de faire. Nous avons été bien occupés avec la bande originale que nous avons composée pour la série télévisée Les Revenants. Ce n’est qu’ensuite que nous avons décidé le plus naturellement du monde d’enregistrer un nouveau disque.
Avec le recul, vous avez conscience de la façon dont vous avez construit votre carrière, vous produisant, progressivement, devant un public de plus en plus large ?
Nous sommes à chaque fois surpris, ravis, contents de cet état de fait. Ce serait hypocrite de dire que c’est désagréable. Quand tu es jeune, la notion de succès est quelque chose d’abstrait et d’indéfinissable. Je ne m’attendais pas à ce que Mogwai existe depuis aussi longtemps au début de notre existence.
Quelle est l’influence de vos travaux pour le cinéma avec les propres disques de Mogwai ?
Il y a bien sûr des liens et des passerelles qui s’érigent. Ce qui est normal puisque ce sont les mêmes personnes derrière les projets. Disons que le processus n’est pas vraiment le même mais nous savons séparer instinctivement le morceau qui sera le plus approprié pour un disque ou pour une musique de film. Je ne dirai pas non plus qu’un disque est en réaction à une musique de film. Bon, c’est vrai que nous mettons parfois plus d’électronique.
La musique de Mogwai reste atmosphérique et visuelle. C’est un atout pour composer pour la télé et le cinéma ?
La musique atmosphérique se marie toujours assez bien avec des images et des histoires. C’est une chance que tout cela nous vienne aussi naturellement, c’est un fait.
Quid du challenge artistique autour de « Rave Tapes » ? Un disque qui est un peu moins tendu, non ?
Nous avons comme règle de ne rien intellectualiser. Les chansons viennent comme elles viennent, c’est toujours le mystère et la magie de la création. Nous continuons notre route, en essayant des choses nouvelles, comme à chaque fois.
Pour un groupe instrumental, comment savez-vous quand un morceau est fini ? Par instinct ? Par feeling ?
Encore une fois, c’est naturel. Quand nous sentons que nous avons fait le tour de la mélodie ou du thème. En fait, nous essayons toujours d’exploiter le morceau de toutes les manières possibles et ce, jusqu’à ce que nous trouvions quelque chose qui nous satisfasse pleinement.
PHILIPPE MANCHE
Mogwai sera à l’Ancienne Belgiquebces samedi 1er et dimanche 2 février.
Infos : abconcerts.be