Après le retour des Stone Roses, c’est à la reformation d’un autre groupe britton que l’on va d’ici peu assister : celle de Slowdive. A vivre fin mai au Primavera.
Le réveil des shoegazers de Reading cause certes moins de ramdam que celui de la bande à Ian Brown, mais n’empêche. Neil Halstead et Rachel Goswell (guitares, voix), Christian Savill (guitare), Simon Scott (batterie) et Nick Chaplin (basse) ont fait vivre un bref suspense aux fans d’antan par le biais d’un compte à rebours animant les comptes Twitter du groupe et de la chanteuse. En fait, un compte à rebours avant l’annonce d’une première news d’importance : la participation de Slowdive le 30 mai prochain au festival Primavera de Barcelone. Où joueront aussi Arcade Fire, les Pixies, Nine Inch Nails, Disclosure, les Queens Of The Stone Age, The National et Stromae. Notamment.
Dans une interview publiée par The Quietus, Neil Halstead explique : « Tout est parti de l’envie de composer de nouveaux morceaux. Cela nous semblait facile dans la mesure où ça restait plus ou moins entre nous. Mais nous nous sommes dit que ce serait bien de pouvoir financer un album, ce que devraient nous permettre quelques concerts. Voilà comment tout cela a pris forme. C’est en répétant que nous verrons si nous avons encore en nous un nouvel album. »
Slowdive, donc… C’est trois lp : Just for a day (91), le classique Souvlaki (93) auquel collabore Brian Eno, et Pygmalion (95) qui voit le groupe s’aventurer dans l’ambient. C’est aussi une fin de collaboration un peu agitée avec le label Creation quelques jours après la sortie du troisième album.
Le quintette sombre à une époque où il n’y en a encore que pour le grunge pourtant moribond, mais essentiellement où la britpop émerge. Tandis que les fans de Nirvana pleurent toujours Kurt Cobain, ceux de Blur et d’Oasis comptent les points engrangés par leurs chouchous. « Slowdive ? Who the fuck is it anyway ? » C’est un peu comme si aujourd’hui, deux gusses casqués se voyaient offrir une telle collection d’entonnoirs miniatures symbolisant leur réussite qu’on en oublierait tout ce qui se passe d’autre sur la planète musique.
Qu’il y a donc eu Slowdive. Puis Mojave 3 pour Halstead, Goswell et McCutcheon, avant un gros détour folk pour Neil Halstead. Un peu d’héritage, quand même : n’y a-t-il pas de ces slow jams dont le réal Gregg Arraki est tombé raide chez les Écossais de Mogwai ? Et surtout, qu’on peut emmener le shoegaze, ses effets de guitares et sa réverbe hypnotique vers des sonorités plus légères. Atmosphériques. Ensoleillées. Printanières, quoi…
Didier Stiers
(Photo : SBK Records / Code Blue)