Home / CHRONIQUES / Ferme les yeux, c’est Mogwai

Ferme les yeux, c’est Mogwai

par le 2 février 2014

C’était leur week-end à l’AB, aux Écossais. Toujours aussi évocateurs et intenses. Mais peut-être un peu à court de magie, du moins ce samedi…

Deux concerts complets, un nouvel album, un statut de groupe culte toujours intact et même, désormais, un whisky « special dédicace » : ce n’est pas encore assez semble-t-il pour dérider le pince-sans-rire Stuart Braithwaite. « Bonjour, nous sommes Mogwai de Glasgow et nous sommes contents d’être de retour à Bruxelles » constitue la seule phrase sujet-verbe-complément prononcée par le garçon tout au long de la soirée. Pas grave : entre les « thank you » et les « cheers », il est tout à ses parties de guitare, intenses et puissamment évocatrices. Ses camarades sont à l’unisson : on chante peu chez ces Écossais-là, mais ils savent comme personne brosser des paysages et tisser des atmosphères à la profondeur saisissante, tour à tour graves, sombres, tristes, dramatiques…

La touche d’humour – parce qu’ils en ont -, est à aller chercher dans certains titres (« Mexican grand prix », « Remurdered ») ou quelques lignes de texte. « What would you do if you saw spaceships over Glasgow » demande ainsi Braithwaite d’une voix fragile dans ce touchant « Take me somewhere nice » ?

Mogwai, c’est aussi un (post-) rock instrumental aux accents noise. Le son est parfait, alors les montées et remontées serrent le cœur et coupent le souffle. Sur « Rano pano », par exemple, le final de « We’re no here », ou « Travel is dangerous » pour lequel Barry Burns délaisse un instant ses claviers. Et puis, le groupe se fait plus électronique, comme sur ce récent Rave tapes, avec « The Lord is out of control », pads et vocoder compris. Le ton change alors quelque peu, et c’est là qu’on comprend pourquoi, même s’il nous fait grâce du concert promo pour le nouvel opus, il a déjà été plus emballant en live : c’est comme s’il manquait un peu de liant entre les morceaux. Juste un peu moins de blanc, et  ce petit quelque chose qui saisit l’auditeur pour ne plus le lâcher, l’emmener en voyage. Même en fermant les yeux très, très fort, la magie n’a pas opéré tout le temps. Juste un bon concert donc. Qu’en sera-t-il ce dimanche soir ?

Didier Stiers

Setlist
1. Heard about you last night
2. Friend of the night
3. Travel is dangerous
4. I’m Jim Morrison, I’m Dead
5. Take me somewhere nice
6. Master card
7. New paths to Helicon pt. 2
8. Rano pano
9. Ex-cowboy
10. The Lord is out of control
11. White noise
12. Remurdered
13. Mexican grand prix

Rappels
14. Deesh
14. New paths to Helicon pt. 1
15. We’re no here

 

Petit bonus : Mogwai à l’AB en 2011, ça donnait ceci…

Didier Stiers
aussi

commenter par facebook

1 commentaire

répondre

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *