Il y a une vie après Eté 67. La chose est on ne peut plus certaine pour Nicolas Michaux, retrouvé l’autre jour à Bruxelles, le temps d’un petit concert à domicile. Et à écouter ce samedi au Botanique.
Notez, il n’y avait pas trop de souci à se faire pour le Liégeois, dont le parcours compte déjà quelques jolies péripéties. Vous vous souvenez de la vague des Sacrés Belges d’il y a dix ans ? Qui a en prime pas mal éclaboussé l’Hexagone ? Avant de faire splash, elle aura encore le temps de déferler sur « Le quartier de la gare » (2005), déposer un premier album en 2006 et même un second, Passer la frontière, en 2010.
Or donc, en ce 16 février, la Rocket House (où l’on fait décidément toujours bien les choses) accueille le chanteur qui œuvre désormais en solo. Enfin, presque. Piano, puis guitares acoustique et électrique accompagnent une poignée de chansons parfois légères, parfois mélancoliques. Voire, pour l’une… érotique. Et toujours teintées de folk, tantôt en anglais, tantôt en français, comme dans ce « Nouveau départ », où le garçon se demande si le temps « que l’on passe à refaire le monde est du temps perdu ? »
Il s’est mis en place comment, ce nouveau départ ?
Petit à petit. On a tourné avec le groupe, c’était une belle aventure depuis des années, mais on en avait tous marre. Et on s’est dit qu’on irait un peu chacun de notre côté, faire des trucs. Je suis parti vivre au Danemark, un an, pas vraiment avec l’idée de jouer de la musique. Mais après deux semaines, j’étais dans l’appartement occupé à enregistrer. Et voilà, c’est une rechute, en fait !
Une rechute, mais dans la continuité ?
C’est plus un parcours… J’ai un peu changé de vie, j’ai changé de ville, d’endroit, j’ai changé beaucoup de choses. Et donc la musique a évolué. En même temps, ça reste moi, avec les sujets qui me travaillent. C’est plus une évolution qu’une volonté de changer radicalement. Je continue, mais un peu différemment, dans un autre contexte.
Concrètement, pour l’instant, où en es-tu ?
Le projet, c’est vraiment de terminer l’album, sur lequel je travaille depuis deux ans. C’est un processus très artisanal : j’ai beaucoup enregistré tout seul dans mes appartements, et puis maintenant, j’ai une petite pièce, un atelier… Il y a quelques mois, j’ai ouvert le projet à un batteur et un bassiste. Même chose pour la production, pour le son… On retravaille certaines choses, on fait des overdubs, on essaie de tout finaliser. J’aimerais bien terminer pour le printemps, ou au moins avoir tout enregistré. Après, je verrai : il faut que je trouve une façon de le sortir. Mais le but, c’est vraiment de terminer. Et puis, on commence à avoir des concerts : 7 ou 8 dates comme ça, à Lille, Mons, Namur… Je suis assez enthousiaste à l’idée de jouer avec le groupe.
Tu t’es senti plus limité, tout seul ? Ou coincé ?
Sur l’album, comme je fais beaucoup d’overdubs, finalement, ça finit par sonner comme un petit orchestre. Ce que je ne peux pas reproduire seul, parce que je ne veux pas chipoter avec des sampleurs et autres. Je ne sais pas comment ça fonctionne. Et puis, j’avais envie d’être sur scène avec des gens. J’ai toujours joué de la musique collectivement, ça m’a fait beaucoup de bien de me retrouver tout seul à un moment donné, mais très vite, l’envie de refaire quelque chose de collectif a été là. La musique est quand même un truc social. Et donc, c’est un grand plaisir de jouer à nouveau avec Morgan et Ted qui sont deux super musiciens.
A propos de musique en groupe, qu’as-tu retiré de ces concerts pendant lesquels tu as joué avec Bram Vanparys/The Bony King Of Nowhere et ses amis ?
Je le connaissais un petit peu : il était venu jouer avec nous à l’époque du groupe, on s’est tout de suite bien entendu. On a beaucoup de goûts en commun, des goûts musicaux, mais culinaires aussi. Donc voilà, je me suis retrouvé dans cette aventure, on a fait quelques concerts, c’était chouette. Bram est quelqu’un qui a quand même pas mal confiance en lui. Il sait ce qu’il fait. Il est un peu monomaniaque, dans le bon sens du terme, c’est-à-dire qu’il n’essaie pas de faire 40.000 choses, il se concentre. Et moi, c’était un peu mon truc : je change beaucoup, je bouge tout le temps… Il m’a influencé de ce point de vue. Oui, je suis peut-être un peu plus conséquent, maintenant…
Et tu as appris le néerlandais, donc tu peux passer partout en Belgique !
Ben, non… Je ne parle pas un traître mot de néerlandais ! Mais je me débrouille en anglais.
Didier Stiers
Nicolas Michaux, le 1er mars au festival AB/Bota, l’annuelle collaboration entre les salles bruxelloises. Ce 28 février à l’AB : Robbing Millions, Vismets, The Feather, King Dalton, Yuko. Le 1er mars au Bota : Billions Of Comrades, Hitsville Drunks, Mintzkov, The Sore Losers. Info, etc : Ancienne Belgique et Botanique.
MLescroart
27 février 2014 à 11 h 14 min
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