Bourges: les Girls, Fauve et Détroit nous ont mis à genoux

Superbe affiche au printemps de Bourges, jeudi, avec le quadruple concert, sous le chapiteau, des Girls In Hawaii suivis par Fauve, Détroit et Metronomy.

Bourges, de notre envoyé spécial

C’est la première fois que nos Girls in Hawaii se produisent au Printemps, succédant sous ce même chapiteau aux Sharko ou Ghinzu il y a longtemps. Il n’y a pas grand monde devant la scène à 19 heures mais à juger par la moitié de salle présente quarante minutes plus tard, on peut dire que les rockeurs belges ont atteint leur but en livrant un set très ramassé mais non moins puissant. Leur fameux light-show n’a pas été amputé et le son est plus que correct. Quand Antoine confie entre deux morceaux que le groupe est hyper fan de Noir Désir, ils sont plus d’un dans le public à comprendre que les programmateurs ont vu comme un air de famille entre les explosions musicales, le désir d’anonymat des personnes, les effets stroboscopiques et l’énergie brute qui lient les Girls à Fauve et à Détroit. Ces trois groupes ont en commun de faire passer la musique ou les textes avant l’artiste.

Ce début de soirée ressemble à une nuit des ombres chinoises, avec une présence au service de la performance inondée de lumières, portée par les projections et les traits de couleurs. Fauve en a fait son dogme. Ne pas se montrer pour donner plus de force encore à leurs textes coups de poing. L’an dernier, Fauve était en catégorie tremplin dans une salle de 350 places. Aujourd’hui, ils jouent sous un chapiteau pour 6500 personnes. Les Parisiens n’en reviennent toujours pas, heureux comme des enfants de jouer entre les Girls in Hawaii et Détroit.

Bertrand Cantat: magistral! PHOTO AFP.

Bertrand Cantat: magistral! PHOTO AFP.

Bertrand Cantat comme au temps de sa splendeur

Le duo Bertrand Cantat et Pascal Humbert, sur scène, se transforme en un puissant quintette qui, dès “Ma muse”, rappelle irrésistiblement les grands moments passés avec Noir Dez’. On retrouve cette voix – unique, exceptionnelle – cette force, cette rage et ces explosions ravageuses. Sur “Sa majesté”, Sam, la chanteuse de Shaka Ponk, les rejoint. Détroit est une renaissance, vraie, authentique, poignante, émouvante. Et ce n’est pas un hasard si, de Noir Désir, “Le Fleuve”, “Fin de siècle” et, pour le final, un “Tostaky (le continent)” d’anthologie sont au menu. On retrouve nos émotions passées. Le souvenir est intact. Détroit a livré une prestation cinq étoiles qui ne souffre aucune discussion. Le fauve avait besoin de se lâcher. Le public, aux anges, lui en a donné l’occasion. C’était grand et beau à la fois.

Photo AFP.

Photo AFP.

Metronomy, ensuite, nous a paru bien léger et pâle à côté de cet ouragan. Dans un décor de plateau télé des années 60, le groupe anglais (ils sont tous habillés de costumes blancs, dans un décor rose et blanc) joue la référence dans la référence, le troisième degré. C’est Devo se prenant pour les Talking Heads parodiant les B-52’s. C’est plus décalé que fort. C’est un bonbon acidulé gentil comme tout. Rien à voir avec la puissance brute délivrée par les trois groupes qui les ont précédés et qui nous ont vraiment mis à genoux.

THIERRY COLJON

Les Girls in Hawaii seront à Couleur Café le 28/6 et aux Francos le 18/7. Fauve sera aux Nuits Botanique le 22/5, aux Francos le 20/7 et à Esperanzah le 3/8. Détroit sera à l’AB le 15/5, à Dour le 17/7 et à l’AB le 7/10.


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