Nuits Botanique (jour 3): Mac Demarco, branleur power!

En ce dimanche ensoleillé, la journée s’est terminée aux Nuits Bota avec le trio power punk Cloud Nothings et le nouveau chouchou des hipsters/branleurs (biffez la mention inutile) Mac Demarco.

Amour du printemps. Se réveiller au chant des oiseaux, prendre son temps, divaguer sous le soleil, un vent doux qui nous caresse le visage, siroter un café glacé dans un parc, ouvrir un livre, s’allonger dans l’herbe fraîche, s’assoupir, se réveiller aux cris des enfants, doucement reprendre la route, tranquillement, lentement, terminer son dimanche printanier au Botanique et, le soleil toujours haut dans le ciel, à l’heure de l’apéro ou presque, se prendre Cloud Nothings dans les gencives…

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Ah oui, on ne va pas mentir, la transition fut un peu rude. D’autant que c’est pas comme si on était en plein air, l’herbe verte et l’horizon au loin pour déguster. Non. Oh, noooooon! A la place, le Bota a eu la GRANDIOSE idée de nous empaqueter dans un chapiteau fermé, scellé, verrouillé à chaque coin et recoin (ah, si, quand même, il y avait une mini-porte d’entrée…). Packt like sardines in a crushd tin box. LA FOURNAISE! Qu’à cela ne tienne, puisque apparemment, on n’est pas là pour rigoler…

Cloud Nothings, trio power-punk de Cleveland, Ohio. Cinq ans d’existence, quatre albums, et de l’énergie à refourguer. Du moins, eux en avaient… Le concert en soi? Un peu comme la discographie du groupe: un versant (très) convaincant, un autre (beaucoup) moins. D’un côté, un aspect punk bubblegum qui rappelle Green Day sans les tubes. Et donc, forcément, légèrement embarrassant. En tout cas sans grand intérêt. De l’autre, des titres beaucoup plus aventureux et furieux, qui explosent dans une déflagration de bruit blanc, comme ce final assez foudroyant. Un versant principalement tiré du troisième album du groupe, « Attack On Memory », produit par le gourou du rock indé Steve Albini. Comme quoi, il n’y a pas de secret.

A l’aide! De l’air!

Une demi-heure plus tard, alors que le soleil est toujours haut dans le ciel, à l’heure de l’apéro ou presque, c’est pire! La fournaise est remplie de barbus à lunettes culs-de-chopes et jeans extra-slim. Et là, question: comment un type comme Mac Demarco, Canadien débarqué de son trou paumé de Colombie Britannique avec sa casquette de pompiste, ses dents du bonheur et sa vieille guitare achetée 30 boules sur un marché aux puces dans les années 90 est-il devenu la coqueluche du hipster au poil dru au point de remplir le chapiteau du Bota? Ni comment, ni pourquoi, en tout cas, les faits sont là. C’est bondé de chez bondé et le ket (24 ans) entend bien en profiter!

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Déjà les présentations. Le Mac est accompagné de trois sbires, tous avec une casquette de pompiste sur la tronche, dont un bassiste faiseur d’ambiance, sorte de Philippe Katerine du grand nord canadien qui lâche des blagues très « cercle fermé » et quelques autres histoires salaces sur l’Ontario, sa population, ses coutumes, du genre: « Le running gag sur l’Ontario dans American Pie: t’as un gars qui se branle devant sa grand-mère, il éjacule dessus, elle meurt »… Bref, tout ça pour essayer de dire que finalement, cette journée, finalement, hein, tout ça… Foutre! Voilà qu’j’ai perdu le fil!…

Mais, j’va vous dire, c’est pas la peine de théoriser! Demarco, faut se laisser aller. Là, on se laisse aller. Des chansonnettes fragiles et paisibles qui tiennent sur un arpège bancal, des petites histoires de tous les jours, de vous, de nous, un côté chaotique qui rajoute au plaisir et une bonne humeur communicative. Voilà, bon esprit, Mac Demarco! Les branleurs reprennent le pouvoir, la vie tranquille, siroter un mojito pénard, « Le droit à la paresse » et mort au travail! Que demande le peuple!?

Pour terminer, le Mac reprend son illustre compadre de l’Ontario, Neil Young, avec une version bien à lui de « Unknown Legend » (qui ouvre Harvest Moon, 1992). C’est bordélique et d’autant plus touchant. Le ket demande à la foule de s’agenouiller devant Neil, et le monde de s’agenouiller, même le monde à barbe et jean slim fast, malgré la sueur, malgré le tissu qui colle à la peau moite et puante, à genoux, fieu! Et puis, sur un dernier solo patraque joué sur une corde désaccordée, le Mac se jette dans la foule comme dans un lac. Un vieux lac du grand nord. Sauf qu’ici, on crève de chaud. Et en fin de compte, on a quand même bien bon!

DIDIER ZACHARIE

Journaliste lesoir.be

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2 Comments

  1. Colm

    21 mai 2014 à 12 h 00 min

    Le ton moqueur de cet article me rends malade. L’auteur n’écris que pour se payer la balle de tout le monde présent ce soir là —le Botanique inclus.
    On ne me communiques ici rien que des avis mi-formés sur des superficialités, et aucun avis sur le concert ou la musique en elle même. La set list, le mélange des albums, rien à dire là dessus?
    Le fait que le groupe soit sortis rencontrer son public?
    Je suis dérangé par la confusion entre un guitariste (qui étais très discret et concentré) et le bassiste (c’était lui qui faisais les blagues louches) et je me dit que ça expliques pas mal de la superficialité de ce rapport.
    Rien que le titre de cet article…

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