Les Québécois s’évadent aux Francos de Montréal

Quoi de neuf du côté des artistes québécois connus de ce côté-ci de la “flaque”? On peut dire que ça bouge.

Vous appréciez Karkwa, vu en première partie d’Arcade Fire sur leur précédente tournée ou au Bota tout comme Malajube? Ces deux groupes montréalais réussissant à décliner un rock crédible en français sont mis en ce moment entre parenthèses par leur leader. Ainsi Louis-Jean Cormier, le chanteur de Karkwa, a-t-il ouvert en plein air ces vingt-sixièmes Francofolies de Montréal. Devant un public qui avait bravé les prévisions de pluie qui n’est finalement pas tombée. Son album, Le treizième étage, un peu moins rock que Karkwa, a connu ici au Québec un sacré succès. S’il est venu l’an dernier très discrètement le présenter au Bota, il mériterait d’être mieux défendu sur les ondes et surtout de nous revenir en pleine lumière.

Du côté de Malajube, c’est pareil: Julien Mineau, son leader, a décidé de former un autre groupe, Fontarabie, du nom de la rue où il habite, à Sainte-Ursule, en Mauricie. Julien entendait du rock symphonique dans sa tête. Il a fait venir chez lui quelques musiciens, dont Simon Trottier, de Timber Timbre et cela a donné naissance à un premier album que l’artiste a présenté dimanche au festival. Dès le lever de rideau, le public est enchanté de découvrir un petit orchestre symphonique en soutien du groupe de Mineau. Tout l’album y est passé: du rock progressif? Disons de l’opéra rock sans livret ou de la musique de films sans images. Julien chante parfois, préférant laisser respirer une partition énergique, ample et nerveuse. Une vraie réussite.

On a également pu découvrir, en ces Francos, le nouvel album Composite de Monogrenade que nous avions découvert au Printemps de Bourges il y a deux ans. On se souvenait d’une violoncelliste. La voici rejointe par un cor et deux violonistes. Pour un rock de chambre encore plus accentué, un space rock affirmé, tel un concerto ambiant d’une rare finesse. Voilà donc que les rockeurs québécois montrent la voie d’une musique qui prend de la hauteur et de l’épaisseur. Un exemple à suivre bien entendu!

THIERRY COLJON


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