Bobby Womack est décédé

La cause de sa mort n’est toujours pas connue. Mais le soulman, 70 ans, souffrait de la maladie d’Alzheimer depuis 2013 après avoir vaincu un cancer du côlon.

Bobby Womack était un des derniers parrains de la soul à avoir vécu la grande époque des 60’s. Il a commencé sa carrière avec ses quatre frères dans le groupe gospel The Valentinos. C’est Sam Cooke, un des premiers chanteurs noirs à prendre sa carrière en mains, qui les découvre et les signe sur son label SAR en 1961.

Musicien de talent, voix rauque et soul tout droit sortie des églises et songwriter à succès, Bobby Womack aura également eu une vie privée tumultueuse, entre folie des grandeurs, dépendance à la poudreuse et vie sentimentale… compliquée. C’est ainsi que trois mois à peine après la mort de Sam Cooke en 1964, il épousera sa veuve. Ce que ses frères, ainsi que le public soul, verront comme une trahison, ce qui rendra son début de carrière solo difficile.

Son premier tube, c’est grâce aux Rolling Stones que Womack l’obtient. Il est en effet l’auteur d'”It’s All Over Now” pour les Valentinos, que les alors tout jeunes Anglais reprendront – ce sera également leur premier hit avant “Satisfaction”. Womack commence une carrière solo en 1968, mais il faudra attendre le début de la décennie suivante pour qu’elle décolle. Les 70’s seront dorées, entre succès populaires et collaborations avec des artistes en tout genre comme Janis Joplin, Sly Stone, Wilson Pickett, The Faces, Aretha Franklin et même Elvis Presley (il joue sur “Suspicious Minds”). Womack est alors une grande figure de la musique noire américaine que rien ne semble pouvoir faire tomber de son piédestal.

Et pourtant… Les années 80 seront synonymes de chute, malgré le hit “If You Think You’re Lonely Now” en 1981, le dernier avant une très longue traversée du désert. Bobby Womack combat en effet une dépendance à la cocaïne qu’il traîne depuis de nombreuses années. Ce n’est que récemment qu’il reviendra sur le devant de la scène, notamment grâce à Damon Albarn qui l’invite à chanter sur “Plastic Beach” et “The Fall” de Gorillaz, et produit l’album du grand retour, le miraculeux “The Bravest Man In The Universe” (son premier depuis “Resurrection” en 1994), un des grands disques de 2012, qui voit la soul vintage de Bobby Womack embrasser le XXIe siècle.

Fort de ce retour, le soulman avait repris les tournées, passant notamment par le Gent Jazz Festival l’an dernier, et ce malgré les premiers syndromes de la maladie d’Alzheimer ressentis fin 2012. Durant les sessions de “The Bravest Man…”, Womack avait déjà dû combattre un cancer du côlon. Il est mort vendredi à l’âge de 70 ans alors qu’il préparait un nouvel album et devait se produire à Gand cet été.

“The Bravest Man in the Universe/Is The One who has forgiven first”.

DZ

Journaliste lesoir.be

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