Il aura fallu attendre ce vendredi soir pour se faire remuer la tête et les tripes aux Ardentes. « Enfin », aurait-on envie de dire ! Quoi qu’il en soit, le groupe de Faris Badwan a pris son monde à contrepied et Panda Bear en fait voir de toutes les couleurs… à quelques-uns.
Petite surprise effectivement avec The Horrors : les Anglais ne jouent pas exactement sur la lancée de Luminous, leur dernier album en date, et le trip n’est pas excessivement psychédélique non plus. En tout cas fort peu lumineux. Exception faite de quelques projections multicolores… Pour le reste, le groupe reste planqué dans la fumée et une sorte de pénombre monochrome. L’éclairagiste, lui, se fait une overdose de flashes blancs !
Quelques loupiottes, ce n’est pas un concert, me direz-vous… Et vous aurez bien raison ! The Horrors joue enfin fort, raisonnablement fort. Le son est totalement en phase avec le « décor » : un peu sale, assez sombre, comme en partie échappé des années 80. Et d’une sorte de vague shoegaze punk. Les claviers, de plus en plus présents sur disque, se font ici relativement discrets, tissant des tapis qui s’insèrent entre les cordes.
L’éclair dans la grisaille n’est cela dit pas non plus totalement renversant. Les compos euphoriques comme « I see you » accrochent les plus danseurs massés au HF6, mais pour les vraies manifestations d’enthousiasmes, on repassera. Et comme c’était pour l’heure la seule occasion de voir The Horrors en Belgique, on patientera aussi…
Jusque-là, avouons que la balade musicale avait été assez paisible. Parfois même décevante avec Sleigh Bells. Alexis Krauss, tatouée dans son petit t-shirt sur lequel est imprimé un très classe « kiss my ass », se démène devant les mur(et)s d’amplis (oui ma bonne dame, des Marshall !) pendant que ses comparses cognent et balancent de gros riffs métalliques. Le punk new-yorkais a déjà été plus intéressant. Déjà, si elle pouvait essayer de chanter un peu plus…
S Crew, c’est du rap francophone, livré dans le même genre de configuration que chez les Parisiens de 1995 ou le Belges de La Smala : un dj derrière, plein de mc’s devant. Nekfeu, issu du groupe français, fait partie de ce crew, lui-même rattaché à L’Entourage et actif depuis 2001. C’est énergique, mais côté son, les beats ne sont pas tous renversants d’originalité, et on est plus du côté gangsta que Solaar ou Kamini. Mais au HF6, ça le fait, preuve au passage qu’en matière de rap, le public des Ardentes est demandeur.
Toujours au HF6, 22h30… Noah Lennox alias Panda Bear est debout derrière sa petite console. L’aventurier d’Animal Collective chante sur de longues plages d’électropop un peu psychédélique. Lui aussi, on aimerait le revoir ailleurs : dans ce grand hall, les envolées vocales (le garçon est assez obsédé par les harmonies vocales à la Beach Boys) se perdent dans la réverbération et le volume sonore écrase un peu la richesse musicale. Reste, dans son dos, les projections de fou qui font partie intégrante de son projet solo. Fruits rouges, bouche pulpeuse, œil de reptile et créatures de science-fiction dansent dans un fondu enchaîné permanent qui donne peu à peu le tournis quand on oublie de regarder ailleurs.
Didier Stiers
(Photo The Horrors : René Breny)
Mezcalito
12 juillet 2014 à 15 h 06 min
C’est avant tout la jeunesse qui s’est réveillée cernée par la police à la recherche d’un peu de marihuana. Une honte pour la Belgique qui revient à la prohibition, bien aidée par les socialistes français qui considèrent les fumeurs comme des criminels, tandis que le gendarme du monde va dans le sens opposé.
lesoir
12 juillet 2014 à 15 h 34 min
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YMdF1954
12 juillet 2014 à 15 h 43 min
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