Rave électrique

Un peu de magie à Dour ? Et pourquoi pas, après tout ? A condition d’avoir quelques Écossais sous le coude, ça peut marcher. Samedi, juste après The Hives, c’était avec Mogwai.

Forest Swords, en début de live, sans connaître plus que ça, on peut parfaitement imaginer et se délecter de quoi sera faite la suite : ambient, des beats, des échos de trip hop et de hip hop, du dubstep à l’ancienne… Matthew Barnes, arrivé tard et qui s’est installé à l’arrache, pilote son laptop et un peu d’appareillage électronique. Face à lui, on triture quelques cordes… Et entre les deux hommes : un grand écran sur lequel les projections se déroulent au ralenti. Il fait encore trop clair (milieu d’après-midi oblige) pour qu’on puisse véritablement en profiter. Jetez une oreille (voire plus) sur son album Engravings sorti l’an dernier, et vous en serez probablement convaincus aussi : c’est le genre de son qui fait du bien en fin de journée, et à volume moindre, c’est parfait !

MLCD enchaîne (après les Ardentes et les Francos), Cypress Hill et The Hives, également. D’année en année, les Américains et les Suédois proposent toujours un peu la même chose. Dans le chef de Sen Dog & co, ça devient ennuyeux une fois que le son ne claque plus trop au-delà de la régie. Pétard mouillé ? Ça l’est peut-être moins pour Pelle Almqvist. Les « tubes » et les gimmicks, il connaît, mais il assure le show quitte à en faire des tonnes (le quart d’heure de baratin avec le public est peut être un peu de trop). Du garage, quelques plans à la AC/DC… Et surtout, ne pas oublier « ze » hit, soit « Tick tick boom » récupéré par Nike le temps d’une pub. On est déjà un peu plus haut dans le fun-o-mètre, là…

Frontstage - Mogwai

A une centaine de mètres, à la Petite Maison dans le Prairie, c’est à un petit miracle qu’on part assister. On ne le sait pas encore, hein, mais quand même… Mogwai, juste après minuit, par temps de pluie – sous chapiteau mais par temps de pluie quand même -, ça rappelle un vieux sort de magie chinoise, non ? Les Écossais, ces bâtisseurs de cathédrales soniques, n’ont manifestement rien bridé. En une heure, ils renouent avec les prestations intenses et inspirées. Personne ne semble en tout cas leur avoir interdit au préalable de tripoter un peu le bouton du volume… Cerise sur le haggis, outre la discrète touche d’électronique : la setlist de ce samedi est aussi différente de celle du concert livré à l’AB début février à l’occasion de la sortie de l’album Rave tapes.

Allez, hop, soyons généreux, la voilà, cette setlist : White noise – I’m Jim Morison I’m Dead – Rano pano – Ithica 2709 – Deesh – Remurdered – Hunted by a freak – Mogwai fear Satan – Auto rock – Batcat.

Un miracle ? Dans une cathédrale, ça peut arriver…

Didier Stiers
(Photo The Hives : Mathieu Golinvaux)

 

Didier Stiers

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