Stromae embrase la Suisse… sous les cris anti-Français

Notre Stromaeke continue son petit tour des festivals d’Europe. Il se produisait cette semaine au Paléo festival de Nyon devant 50.000 personnes. Et il a eu une triste surprise en présentant son “Moules Frites” au public suisse…

Tout d’abord, le show. Pour les nombreuses personnes qui ont pu l’apprécier, en salle ou en festival, il ne constitue plus une surprise. A Nyon, comme le rapporte Le Matin, c’était tout du même: deux écrans géants, light show impressionnant et le tout rodé, millimétré, sans fausse note aucune. Un show à l’américaine? ça y ressemble, oui. Et pour cause, si Stromae veut percer aux Etats-Unis, il sait qu’il ne doit rien laisser au hasard. Réponse en septembre sur ce point. Pour l’heure, le public européen est conquis et Stromae, après le deuxième album, s’est révélé en tant que performer de haut vol.

Par contre, lorsqu’il a présenté “Moules Frites”, comme à son habitude avec une petite touche d’humour de chez nous, rappelant que “French Fries” pour parler du plat typique noir-jaune-rouge n’était pas des plus appropriés, il a dû être quelque peu surpris par la réaction du public: des huées anti-Français qui s’étaient déjà fait entendre la veille lors du concert de Thirty Seconds To Mars. Sauf que là, 50.000 personnes huant quand le maestro belge demande s’il y a des frontaliers dans le public, ça fait froid dans le dos. Selon Le Matin, des «Bouhou les frontaliers!» ou encore «Ce sont des pédés, les frontaliers!», se sont également fait entendre.

Sentiment anti-français en Suisse? Selon David Talerman, président de la société Expatwire et auteur du livre «Travailler et vivre en Suisse», interrogé par Le Matin, cette évolution se constate depuis environ un an et demi, «sans compter que la votation du 9 février (sur l’immigration européenne) a peut-être encore plus délié les langues». «J’ai davantage de retours négatifs de Français travaillant et/ou habitant en Suisse. Ce sont des petites choses, des remarques, des idées reçues, des points de vue assez limites. Comme par exemple, se faire appeler «le frouze». Mais cela suffit à vous faire comprendre que vous êtes étranger. Cette stigmatisation n’est pas nouvelle, mais a grandi.» Pour le directeur du festival de Nyon, cependant, il ne s’agit là que d’un « comportement un peu chauvin proche de l’esprit des supporters de football ».

Quoi qu’il en soit, Stromae continue son petit tour auréolé de succès. Plus de 2 millions d’exemplaires de son “Racine Carrée” ont été vendus en un an. Pour un chanteur francophone, ce sont des chiffres faramineux. En comparaison, le dernier Daft Punk s’est écoulé à 3 millions d’exemplaires, en ayant percé les marchés anglo-saxons et asiatiques. La prochaine étape pour le maestro.

DIDIER ZACHARIE

Journaliste lesoir.be

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