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Formats et Forma.T

par le 28 juillet 2014

Ultime retour sur Tomorrowland, avec deux ou trois dernières impressions, des plus et des moins, ainsi que quelques considérations sur la programmation Forma.T.

TOP

1. La déco
Il faudrait être aveugle pour ne pas s’en rendre compte… Les designers ont de l’imagination et les constructeurs du savoir-faire, c’est indéniable. La grande scène est carrément monstrueuse ! Et puis, il y a les détails, les petits « plus ». Arne Quinze a ainsi collaboré à l’aménagement du site qui n’en devient que plus agréable à arpenter. Quant aux grandes photos posées sur les plans d’eau, elles sont signées Wim Tellier. L‘artiste, qui a intitulé son projet Floating Reflections, a sillonné Tomorrowland pour « fixer » des moments de fête et fait imprimer de nuit ses clichés sur un support spécial avant de revenir les disposer en quelques endroits bien choisis. Toujours à propos de Wim Tellier : c’est également à lui qu’on doit les Unity Portraits. Le principe : une batterie de 45 appareils fixée sur la main stage a pris un cliché de la foule par jour, cliché tellement précis que les gens shootés peuvent s’y reconnaître. Le but du jeu étant bien sûr que chacun s’identifie et partage la photo sur les réseaux sociaux via l’appli conçue expressément.

2. La bouffe
On mange bien aux Ardentes et à Couleur Café, mais à Boom aussi. Y compris du steak, si l’envie vous prend ! Et des vraies frites ! Pas mal non plus : les B-Eat Sessions qui mélangent gastronomie et dj set. Pour même pas 30 euros, on peut devenir pendant une heure président de Biélorussie ou d’Ouzbékistan en dégustant de la cuisine fine sous le nez d’une star des platines.

3. Les vieux
Celui qui va à Tomorrowland pour la musique d’abord se trompe de festival. Trois jours du même beat, de quelques formules à l’efficacité éprouvée et de mélodies tapées à un doigt sur un clavier à trois touches : du strict point de vue de l’art, c’est le plus souvent une non-aventure. Ici on rassure, on ne déstabilise pas. L’important, c’est de faire des cœurs avec les mains quand passe une caméra. D’accord, j’exagère… Mais tout ça a quand même un petit quelque chose de l’océan de consensualité. Où, dès lors, ceux qui sonnent un peu différemment attirent parfois moins de monde, mais on est content d’avoir été les écouter. Comme Skream, dans un chouette mix plutôt house et dub sous le chapiteau Forma.T.  Ironie de l’histoire : ce sont des « vieux » comme Dave Clarke et Carl Cox pour n’en citer que deux, voire Ellen Allien, qui ont proposé les meilleurs sets.

« Les deux week-ends ont été vraiment cool pour nous, commente Mathieu Fonsny, initiateur des soirées Forma.T et programmateur assistant à Dour. Nous sommes réellement une des cautions alternatives du festival. Pas d’EDM en ce qui nous concerne… Si avec Surfing Leons, je pense avoir tiré mon épingle du jeu, nous avons eu beaucoup de monde les deux dimanches. Au final, nous sommes contents de la confiance que Tomorrowland nous accorde. »

 

PAS TOP

1. La bière à 3 euros
Détrompez-moi si je me trompe, mais 10 tickets pour 20 euros, ça fait 2 euros le ticket, et 1 ticket et demi pour une pintje, ça fait 3 euros… Du temps des Anciens Belges, personne n’aurait jamais déboursé 120 francs et des poussières pour 25cl de jus de houblon ! En plus, il a fait chaud, ce week-end, et il n’a été procédé à aucune distribution d’eau potable.

2. Le kéké à GoPro
Si l’individu a tendance à se multiplier dans les festivals, on dirait bien que Tomorrowland est « ze » rendez-vous obligé. Et donc, ils sont des milliers à se balader partout avec leur petite caméra fixée au bout d’une perche. Question : vous allez faire quoi de toutes ces images approximatives, quand arrivera l’after movie officiel qui va comme tous les ans déchirer grave et faire des millions de clics sur YouTube ?

3. Le courant
Messieurs-dames d’Electrabel, on ne vous félicite pas ! Rien, je dis bien rien, n’est tombé en panne pendant le passage de David Guetta sur la main stage. C’est vraiment pas sport !

 

Didier Stiers

 

Didier Stiers
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