Esperanzah! en Amérique

La 13e édition du festival a débuté ce jeudi sous le soleil exactement. Une ouverture aux couleurs américaines… Amérique du Nord avec les Belges de Little X Monkeys et The Broken Circle Bluegrass Band. Du Sud avec Manu Chao, toujours aussi généreux.

Certes, la fiesta a commencé dans la chaleur (ici, on procède à des distributions d’eau gratuite, ma bonne dame !), mais aussi dans de longues files aux guichets, à l’entrée et aux stands de tickets. C’est que les organisateurs n’avaient semble-t-il pas prévu une telle affluence dès l’ouverture !

Mais la musique adoucit les mœurs, c’est bien connu… Aide à patienter. Et à Esperanzah, certains arrivent même à sourire de ce mini chaos. Pendant que le Bancontact tombe en panne et que s’organise la chasse aux crédals, The Broken Circle Bluegrass Band enchante (tout comme les Little X Monkeys dont on vous touchait déjà un mot hier).

The Broken Circle Bluegrass Band ? Un vrai groupe qui joue sérieusement du bluegrass (ben oui !) sans se prendre au sérieux. Laissant à d’autres les analyses ethnomusicologiques, Johan Heldenbergh présente ses excuses pour s’être cassé la voix au théâtre. « Quand j’étais petit, je rêvais d’être un cowboy. Mais voilà, je suis allergique aux chevaux. » L’acteur devenu chanteur joue aussi les présentateurs. Nous balade dans une setlist où abondent les reprises (« Country in me genes » de Loretta Lynn, « Cowboy man » de Lyle Lovett, le classique « Little Maggie »). Et annonce les instrumentaux (« Black mountain rag »)… Est-ce la météo ? L’impact qu’a eu The broken circle breakdown sur le public belge ? Le naturel dégagé par le groupe ? Toujours est-il qu’il a droit à un accueil des grands jours ! Veerle Baetens, qui y va d’un franc « Vive la Belgique ! », s’amuse elle aussi. Précisant qu’il ne faut pas confondre avec « Cotton eye Joe », que ça, c’est le genre de « truc que les tantes et les oncles bourrés viennent réclamer aux disc-jockeys dans les mariages ». Dont acte.

Frontstage - The Broken Circle Bluegrass Band

A 23h, Côté Cour, c’est noir de monde ! Là, le ton est aussi à la fête, mais… avec quelques crans de plus. C’est qu’en compagnie de Manu Chao, celui pour lequel le festival s’étale cette année sur quatre jours au lieu de trois, tout est possible. C’est dans les vieilles casseroles qu’on fait les meilleures soupes ? Ce serait presque lui faire injure que de lui appliquer cet adage. Il tourne peut-être depuis sept ans avec les mêmes titres, le même matériel (à quand du neuf ?), il n’en tire pas moins de quoi mettre des fourmis dans les guibolles de tous.

On cesse de chercher une setlist : ce concert, qui va allègrement franchir le cap des deux heures et demi, est un  mélange de titres complets, de versions, d’impro et de bouts de medleys dans lesquels on s’amuse à reprendre les refrains. Que paso ? Plein de choses. Du ska, du reggae, du punk… « Mr. Bobby », « Rainin in paradize », « Politik kills », « Machine gun » et un peu de « King Kong five ». « Listen to the beat, beat of the song, buzzin’ in my head, my head like a bum-dum »

FLOREFFE. FESTIVAL ESPERANZAH. MANU CHAO EN CONCERT. PHOTO : RENE BRENY

Les cuivres sont épiques. La basse de Gambeat infernale (après le concert, lui, tu le vois discuter tranquillou et tu te dis que ce n’est pas le même…). Ici et là, place à quelques slogans, comme des piqures de rappel. « La jeunesse emmerde le Front National ! » « Toujours… ensemble ! » Ou une allusion aux multinationales, avec « Fuera Monsanto ».

A 53 balais, Manu Chao est resté une boule d’énergie, qui parsème sa fiesta d’accents hispano/latino (« Rumba de Barcelona », « Por la carretera ») et n’a de cesse de relancer la machine à danser. « Mala vida » et « Sidi h’bibi » dans les derniers rappels, ça tue !

Didier Stiers
(Photos : René Breny)

 

Didier Stiers

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1 commentaire

  1. ouyeah

    1 août 2014 à 14 h 53 min

    magique manu chao!

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