L’après Manu Chao, à Esperanzah !

46.000 festivaliers grâce à l’ajout d’un quatrième jour.

Dimanche, 15h. On entend un beau «Yohooooo!» dans la cour de l’abbaye de Floreffe. En écho, répondent des «Yoho hoho!». Quatre jours après son passage, Manu Chao a laissé des traces sur cette treizième édition d’Esperanzah!. L’ancien membre de la Mano Negra a marqué les esprits même si le public n’était pas venu que pour lui. «Il y a eu autant de monde le samedi que le jeudi. C’était une grosse surprise. On ne s’attendait pas à avoir 12.000 personnes le samedi car il n’y avait pas une réelle tête d’affiche comme Fauve ou Manu Chao», explique le fondateur et directeur du festival de musiques du monde, Jean-Yves Laffineur. Au total, 46.000 personnes auront dansé sur des rythmes des quatre coins du monde.

L’après Manu, c’était vendredi. Moriarty n’a pas convaincu sur scène en duo avec la chanteuse maloya Christine Salem. Le mélange de folk des uns et de «tradition» réunionnaise de la seconde n’est pas contre nature, mais ça ne prend pas vraiment aux tripes non plus.

Est-ce que Catherine Ringer a le tango dans le sang? Pas sûr, mais elle disait en tout cas aimer la manière dont Piazzola l’a revisité. Et c’est avec d’autres «re-visiteurs» qu’elle s’y baigne, Madame Rita Mitsouko. Le projet s’appelle Plaza Francia, a déjà accouché d’un premier album (A new tango song book) et la voit acoquinée notamment à deux Gotan Project, Christoff Müller et Eduardo Makaroff. A l’arrière du Jardin, ils sont nombreux, les festivaliers à rester assis. Le soleil et les allers-retours entre le haut et le bas de l’abbaye ont sollicité les organismes, le son dans un premier temps un peu bizarre a dû un peu décourager aussi…

Les beats électro des Djs Dimmi et Jukebox Champions n’arriveront pas à ranimer le public. La fièvre Manu passée, l’atmosphère s’était largement refroidie ce deuxième jour de festival.

Samedi, on se réveille doucement avec les sons tropicaux et la voix mélodieuse de la cap-verdienne Mayra Andrade. Le groupe Playing for Change termine de mettre l’ambiance Côté Cour. Ce projet réunit 185 musiciens (dont Keith Richards, Sara Bareilles, Manu Chao encore, Los Lobos…) du monde entier à l’unisson pour «changer le monde par la musique»!

Salif Keita, Check Tidiane, et Amadou Bagayoko (d’Amadou et Mariam) mènent la danse des Ambassadeurs et offrent leur groove et jazz aux consonances afro-cubaines à une foule déjà conquise par l’Afrique. Festival d’altermondialistes oblige, la Palestine a pris la place de deuxième tête d’affiche de cette journée. Les messages de soutien au peuple de Gaza fusent sur scène entre deux chansons.

Après le reggae lascif de Danakil, le rappeur français Kerry James enchaine avec un show 100% adapté à la Belgique. «La Belgique, c’est Le Barça», reprend la foule à sa demande. Une reprise improvisée d’ «Alors on danse» déclenche les cris des fans de notre star nationale. «Alors, on saute?», demande le chanteur qui pour sa dernière date de sa tournée, invitera quelques-uns de ses amis sur la scène.

Dimanche, les torses nus affichent le sigle ≠ en peinture blanche ou rouge. Tout le monde attend le collectif français aux textes crus et tourmentés, Fauve. Depuis la sortie de son premier EP Blizzard en 2013, ces Parisiens apportent un regard contemporain à la chanson française. Leur succès au Cirque Royal de Bruxelles, il y a plus de deux mois, laisse présager une folle soirée. Juste avant, l’Allemande d’origine nigérienne Ayo présente son quatrième album Ticket to the world. Bref, il n’y a pas que Manu Chao qui peut déchaîner les festivaliers.

FLAVIE GAUTHIER ET DIDIER STIERS


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