Les bons sentiments de Pharrell Williams

« Thank you sooooo much! », « Sooooooo beautiful! », « Amazing! », « Overwhelming! » On était venu voir ce que Pharrell Williams avait sous le chapeau. Et bien, ça dégouline de bons sentiments. Et c’est tout ce qu’on retiendra d’un show sinon fort inégal, voire nonchalant, manquant de rythme et de réelle présence scénique.

C’est qu’entre chaque titre et autres poses forcées pour les filles, Pharrell se répand, remercie, joint les mains, partage, explique… Et par là même fait retomber la tension et en oublie la musique. Le concert, là, les chansons, cette malle de tubes sexy qui font qu’on est présent dans ce Sportpaleis anversois qui n’affichait certes pas complet, mais c’était tout comme.

Car de tubes, le garçon en a à foison. Rien que son dernier album (même s’il n’a pas été le succès attendu) en recèle son lot: les « Come Get It Bae », « Hunter » ou « Marilyn Monroe » avec lequelles il entame le concert. Mélodies aguicheuses, rythmes entraînants… Le problème, là, au-delà du son exécrable, c’est que le show n’est pas à la hauteur. Où s’agit-il du showman…?

Pharrell Williams est un producteur de génie et un faiseur de tubes comme il y en a peu. Il peut faire illusion le temps d’un clip vidéo où d’une apparition télé, mais en réalité, c’est un homme de l’ombre. Car en tant que frontman… Eh bien, le bonhomme, en vrai, manque cruellement de présence et de charisme – quand ce n’est pas de voix…

Autour de lui, un groupe réduit (guitare, basse, batterie + une bande-son pour les deuxièmes voix et autres arrangements), des mini-escaliers, écrans vidéos diffusant des motifs de type jeu vidéo vintage complètement anecdotiques, et des danseuses, symboles de la G I R L célébrée… Et qui semblent plus faire leur fitness que des chorégraphies étudiées et répétées. En fait, c’est un peu le foutoir, les chansons sont par trop vites terminées, mal (ou pas du tout) enchaînées et de l’ensemble se dégage un sentiment de nonchalance et d’être face à un spectacle pas très au point. Si on nous permet cette comparaison avec le show Beyoncé/Jay-Z, ça équivaut à un Standard – Real Madrid…

Pourtant, la setlist est là. Après les titres solo, place au quart d’heure N.E.R.D en compagnie de son ancien compère Shay Haley. Des personnes du public les rejoignent sur scène et… Rien ne se passe. Si, Pharrell arrête tout parce qu’un des types conviés ne trouve rien de mieux à faire que de sortir son iPhone pour filmer… Voilà. A part ça, on la joue happy, bonne humeur et joie dans les coeurs.

Après l’excellent (mais trop court!) « She Wants To Move » (son meilleur titre?), place à la séquence Snoop Dogg (sans Snoop…) et c’est alors, durant « Drop It Like It’s Hot », qu’on comprend ce qui manque au chanteur au chapeau (en bandana, pour le coup). Il y a trop d’angles arrondis chez Pharrell, ça manque de sueur, de moiteur, de chair, de sexe! Pharrell est trop gentil, trop happy family et bons sentiments.

C’est d’ailleurs là-dessus qu’on terminera le concert, sur des bons sentiments. Après les gros tubes qui font le boulot comme il se doit (séquence Robin Thicke/Daft Punk, donc…), Pharrell nous parle de la peur qui nous entoure, partout, sur nos écrans, tout le temps, mais n’ayons pas peur, car « l’amour conquiert tout ». Et il fait monter deux personnes handicapées sur scène pour un « Happy » en forme d’apothéose. Le discours n’est pas très clair, mais le coeur y est.

DIDIER ZACHARIE

Journaliste lesoir.be

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6 Comments

  1. Al

    25 septembre 2014 à 15 h 20 min

    “Il y a trop d’angles arrondis chez Pharrell, ça manque de sueur, de moiteur, de chair, de sexe! Pharrell est trop gentil, trop happy family et bons sentiments.” —> Bref, tout le contraire du concert de N*E*R*D* à l’AB fin 2008.

  2. Sha

    25 septembre 2014 à 17 h 45 min

    quel mauvais article! ça me fait rire venant d’une personne qui je pense connais Pharrel que depuis le fameux tube “happy” et qui n’a surement pas assez de connaissance dans le hip hop etc! ce n’est absolument pas crédible sachez le! Pas de charisme? l’un des plus respecté dans l’industrie musicale et jamais critiqué par ses confrères
    Votre article est mauvais, surtout pour les gens qui s’y connaissent un minimum et si on a fait pas mal de concert “hiphop, pop” ont sait que ce concert est à la hauteur! surtout qu’on ne venait pas pour NERD mais pour pharrel, ce qui est différent.
    Si vous pensez que she wants to move est l’un de ses meilleurs tubes, on a compris à qui on affaire en lisant cet article!

  3. bukaneer

    25 septembre 2014 à 19 h 31 min

    J’étais au concert du 24/09. Je connais et je suis le travail de Pharrell Williams depuis longtemps. Pourtant je suis d’accord à 100% avec chaque mot de l’article. (que moi je trouve bien écrit)

    PW est sensé être un des artistes majeurs de la scène actuelle. Ce que j’ai vu n’était pas au niveau. La foule ne dansait presque pas, on s’ennuyait.

    Ecoutez l’album. C’est nettement meilleur que le concert.

  4. Penel

    17 octobre 2014 à 11 h 46 min

    Après avoir vu le concert de Paris ce mercredi soir, je suis d’accord avec Sha. Votre article ne reflète pas du tout la réalité.

    Pour avoir detesté le concert de Beyoncé&Jay-Z au SDF, je peux vous assurer que j’étais bien plus “happy” à celui-ci. Fan de la 1ère heure des productions des Neptunes et de NERD, je n’en ai pas moins apprécié l’artiste en solo, même avec ses tubes formatés.

    Très bon spéctacle, très mauvais article.

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