Etienne Daho en 9 chansons cool

Monsieur Frenchy but chic se produit ces 30 et 31 octobre respectivement à Liège et Bruxelles. Neuf bonnes raisons d’aller le voir.

Pourquoi Etienne Daho est cool? Déjà, parce que Sébastien Tellier l’a dit: « C’est le premier qui a réussi à s’extirper des grands anciens et à faire une musique qui pouvait rivaliser avec la musique anglo-saxonne… Il y avait la même coolitude que chez les anglo-saxons alors qu’il chantait en français! Le problème, quand on est Français, c’est qu’il y a le poids de Gainsbourg, on est tous dévastés musicalement devant Gainsbourg et son héritage. Daho, lui, a réussi à s’extirper de ça. Je suis très admiratif de ça. »

Et aussi parce que…

1. « Le Grand Sommeil » (1982 – album La Notte, La Notte)

A l’aube des années 80, avec quelques autres, il a remis la variétoche française des Michel Berger et Balavoine dans le placard à grand-mère. Avec lui, la chanson française est devenue pop et moderne. French pop. Sorte de synthèse entre David Bowie et Françoise Hardy. A coup de synthés naïfs, d’hédonisme bon enfant et de romantisme léger. « C’est le titre qui nous a sauvés. Grâce à lui, on a pu enregistrer La Notte, La Notte alors que Mythomane avait été un flop total ».

2. «Week-end à Rome » (1984 – album La Notte, La Notte)

Même recette et premier vrai tube. C’est lui qu’on cite en premier quand on pense à Daho. Et c’est plaisir toujours renouvelé et jamais coupable! (Ah, cette esthétique années 80 chic et pas chères!… Allez, prends ta voiture, on part à Rome!)

3. « Tombé pour la France » (1985 – album Pop Satori)

Dahomania! « A la base, c’était un maxi qu’on devait faire pour un programme qui m’était consacré dans Les Enfants du Rock, explique Daho dans un hors-série des Inrocks qui lui est consacré. C’est devenu un énorme hit. J’ai entamé ma première tournée et tout a commencé à prendre des proportions inattendues ». Daho prend une direction plus pop, les premiers fans issus du post-punk rechignent un peu, il n’empêche! « Tombé pour la France », c’est l’Italie!, c’est l’été!, les plages et le soleil!, la naïveté, la simplicité des années 80, du bonheur en 4 minutes!

4. « Paris le Flore » (1986 – album Pop Satori)

Fréquenté tant par les fidèles de Michel Drucker que par les fans de pop indé, Daho a toujours cherché les nouveaux sons, les nouvelles tendances. Ainsi, plus de dix ans avant Madonna et Blur, il fait appelle à William Orbit, alors leader de Torch Song, pour produire son nouvel album. Orbit produira trois titres de Pop Satori (qui deviendra un énorme carton) dont ce « Paris le Flore ».

5. « Bleu comme toi » (1988 – album Pour nos vies martiennes)

La pop indé anglaise version frenchy. Et encore un tube intemporel! Les jeunes pouces d’Aline et tant d’autres de la nouvelle scène pop française lui disent merci. Nous aussi.

6. « Saudade » (1991 – album Paris ailleurs)

Le passage à l’âge adulte. Daho s’exile à Lisbonne et New York, s’imprègne de ces cultures et en revient avec Paris ailleurs. Album de la maturité, maîtrisé, élégant et encore une fois bourré de tubes!

7. « Jungle Pulse » (1995 – album Résérection avec Saint Etienne)

Au milieu des années 90, Daho se remet de la tournée Paris ailleurs en traînant, anonyme, à Londres. Là, comme toujours, il plonge dans le zeitgeist local: jungle, trip hop et brit pop. En compagnie du duo electro anglais Saint Etienne, il sort un mini album de reprises croisées joliment intitulé Résérection, une manière aussi de répondre aux rumeurs qui le disaient mourant du sida. Un disque qui prépare à la nouvelle direction franchement jungle prise sur Eden en 1996, disque qui sera rejeté par son public.

8. « Ouverture » (2000 – album Corps & Armes)

Exilé à Ibiza à la fin des années 90, Daho en revient avec un album qui élargit sa palette, influencé par la French Touch de Air et le travail de Massive Attack. Le champ est plus vaste, les émotions plus profondes, la pop plus sérieuse.

9. « En surface » (2013 – album Les chansons de l’innocence retrouvée)

En 2014, Etienne Daho est le parrain d’une nouvelle scène pop made in France qui se réclame de lui. Les Lescop, La Femme, Aline, Lou Doillon dont il a produit le disque ou François & The Atlas Mountain,… tous rendent hommage au maître, dernier survivant des années post-punk en France, ces jeunes gens « mödernes » qu’étaient Jacno, Daniel Darc ou Fred Chichin des Rita Mitsouko. La relève est enfin là! « Ça me réjouit. C’est de la transmission ».

Lire aussi > Etienne Daho, jeune homme moderne (édition abonnés)

DZ

Journaliste lesoir.be

commenter par facebook

9 Comments

répondre

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *