Les Vieilles Canailles et leur air de Rat Pack

La cinquième des six dates des Vieilles Canailles à Paris-Bercy était diffusée en direct dans trois cents cinémas dont Kinépolis à Bruxelles. Visiblement, Jacques Dutronc, Johnny Hallyday et Eddy Mitchell se sont bien amusés.

L’opéra, la musique, la comédie musicale (Billy Elliot), le stand up (Gad Elmaleh)… Toutes les raisons sont bonnes pour faire revenir les gens dans les salles de cinéma. Le spectacle vivant s’invite dans les salles obscures: ça coûte moins cher et ça vous épargne un déplacement à Londres ou Paris.
Devant la salle 13 de Kinépolis, dimanche à Bruxelles (comme à Braine-l’Alleud, Liège et un peu partout en France), le public plus tout jeune patiente avant d’entrer dans la salle trois-quarts d’heure avant le début du spectacle en direct de Paris-Bercy. Sur l’écran, une vue de la salle, son compris. C’est donc comme si on y était. Et dès l’entrée sur scène des trois Vieilles Canailles, on se rend tout de suite compte que les fans de Johnny sont majoritaires. Le groupe aux douze cuivres est plutôt celui d’Eddy (avec le Belge Evert Verhees à la basse) mais tous les trois – sapés comme de princes en costard: tuxedo pour Eddy, chemise noire pour Johnny et blanche pour Jacques – affichent une belle complicité. Ils sont là pour s’amuser. Eddy côté juke-box, Jacques près du bar et Johnny au centre. Un bar très utile quand il s’agit d’aller reposer sa voix. Tout de suite un constat s’impose: Johnny, le seul non retraité des tournées, est le plus en forme vocalement. Eddy et Jacques sont des diesel un peu rouillés. Jacques, nonchalant et déconcentré, en arrive même à oublier de lire sur le prompteur le texte de ses propres chansons. On se plante mais on rigole bien. Les trois lascars ont même conçu un petit scénario de vieilles canailles: Johnny a piqué les disques d’Eddy à leur première surprise-party et Jacques a vidé la cave de Johnny en son absence. On s’amuse bien avec ces trois vétérans bénéficiant d’arrangements musicaux très swing mais parfois poussifs. Les tubes et les bons mots s’enchaînent. L’ambiance est calme, aussi bien à Kinépolis qu’à Bercy où les applaudissements sont polis sans plus, les Parisiens mettant une heure avant de sortir de leur confortable siège.
“En direct du bar”, on pense bien sûr au Rat Pack des Sinatra, Dean et Davis Jr. La version française y ressemble un peu, en version plus décatie mais tout aussi sympathique. On passe une bonne soirée en compagnie de ces Vieilles Canailles qui ne nous refilent jamais le grand frisson mais qui, en ne se prenant pas au sérieux, font passer une belle opération financière (CD et DVD suivront, pas la tournée) en réunion de famille de vieux potes qui ont tout de même marqué l’histoire du rock français. Et le concert se termine en cuir avec “La musique que j’aime”, leur profession de foi!
THIERRY COLJON
PHOTO TONY FRANK/PARIS MATCH.

PROGRAMME
Les playboys (à 3)
Noir c’est noir (à 3)
C’est un rocker (à 3)
Les cactus (Eddy, Johnny)
L’opportuniste (Jacques)
La fille du père Noël (Jacques)
J’ai oublié de vivre (Jacques, Johnny)
J’aime les filles (les 3)
Le cimetière des éléphants (Eddy)
Lèche bottes blues (Eddy)
Excuse-moi (Eddy, Johnny)
Dead Or Alive (Eddy, Johnny)
Be Bop A Lula (à 3)
Il est cinq heures (Eddy, Jacques)
Couleur menthe à l’eau (Eddy, Johnny)
Gabrielle (Johnny)
Les portes du pénitencier (Johnny)
On veut des légendes (à 3)
Quelque chose de Tennessee (Jacques, Johnny)
Vieille canaille (à 3)
Et moi et moi et moi (à 3)
Pas de boogie-woogie (à 3)
La musique que j’aime (à 3)


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6 Comments

  1. LELIEVRE DANIELLE

    11 novembre 2014 à 11 h 26 min

    BONJOUR JE SOUHAITERAIS QUE LES VIEILLES CANAILLES NOUS FASSENT LE CD ET DVD DU VRAI SPECTACLE EN SOUVENIR DE CETTE SOIREE MERCI

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