Alejandro Ghersi, aka Arca, et son complice Jesse Kanda étaient de passage au Botanique ce vendredi.
Arca, c’est une musique à la fois terrifiante et passionnante, tant l’univers proposé est riche. Du haut de ses 24 ans, Alejandro Ghersi, de son vrai nom, impressionne déjà. Il compose mais a aussi l’intelligence de mettre sa science au service d’autres artistes tels que Björk, FKA twigs ou encore Kanye West.
Vendredi à la Rotonde, il était accompagné de Jesse Kanda, l’auteur des vidéos et des visuels de Xen, son premier album.
Dès les premières secondes, le décor est planté: Alejandro apparaît, telle une créature extravagante, vêtu d’un crop t-shirt blanc (qu’il ne gardera pas bien longtemps), d’un collier à paillettes et d’énormes chaussures vernies type alien. Jesse, lui, joue l’homme de l’ombre: caché dans le fond de scène, il projette les vidéos des clips et d’autres expérimentations visuelles pendant tout le concert, en parfaite adéquation avec la musique.
En fait, plus qu’un concert, la prestation d’Arca et de Jesse Kanda était une vraie performance, un peu à l’image de ce que l’on pourrait voir dans les grands musées d’art contemporain. Arca est un personnage et il ne se limite pas à du simple DJing. Il danse avec les créatures mises en scène par Jesse Kanda et fait le show*. Mais il arrive aussi à capter toute l’attention du public et à obtenir le silence pour une ballade.
Tout en contrastes, il propose à la fois des échappées dans des contrées lointaines, imaginaires, et un rap surprenant. C’est souvent dark et parfois sexuel.
Les vidéos et les animations ont une importance capitale et donnent une dimension supplémentaire à la musique. C’est un vrai travail de réflexion plastique où le corps de la femme y est à la fois glorifié et maltraité et où les corps se transforment au rythme de la musique. C’est parfois surprenant, voire repoussant comme dans le cas de certains “Traumas”, mais ça interroge toujours.
Un concert comme celui-là, on y arrive curieux: l’album est très prometteur mais est-ce que la musique va être suffisamment audible en concert? Est-ce qu’un univers aussi lointain va être accessible? En fait oui, mais seulement dans une certaines mesure. On se laisse emporter très facilement par certains morceaux, comme l’imagé Family violence, l’explosif Now you know ou le dansant Thievery et sa désormais célèbre paire de fesses. Mais certaines autres expérimentations sont malheureusement parfois un peu obscures pour le commun des mortels. Et c’est peut-être là que chacun doit imaginer sa propre histoire.
Arca reste dans tous les cas un personnage intéressant qui a encore beaucoup de choses à nous faire découvrir…
*Il va même jusqu’à descendre de la scène pour faire des selfies avec le public…
lesoir
29 novembre 2014 à 12 h 11 min
RT @frontstage: .@arca1000000 , créature non identifiée. Compte-rendu de son passage au @Botanique ce vendredi >> http://t.co/pkcZ1WttZE
Poilica
30 novembre 2014 à 23 h 03 min
Il va même jusqu’à descendre de la scène pour faire des selfies avec le public…
quel mec alors !
On se fout de qui ici ? Prodige ?
Gaëlle Moury
1 décembre 2014 à 14 h 02 min
L’idée était de souligner le côté absurde de la chose, en effet. Mais je ne pense pas qu’on puisse juger le concert sur cette seule et unique chose.
Ensuite, avoir déjà fait son bout de chemin à 24 ans, ça a un côté prodige. J’assume. Mais c’est parfois encore obscure, sans aucun doute non plus…