Le collectif anglais était de passage à l’AB ce lundi pour la dernière date de sa tournée européenne cette année.
Le buzz avait commencé durant l’été 2013, au gré de quelques morceaux distillés sur la toile. Platoon, puis The Heat ou encore Busy earnin’, à chaque fois accompagnés de clips visuels et chorégraphiés du meilleurs effet. Depuis, Jungle, un collectif basé à Londres et formé autour de deux amis de longue date, “J” et “T”, a peu à peu explosé. Très secret au départ, il a produit l’un des meilleurs albums de 2014 pour lequel il a d’ailleurs été nominé au Mercury Prize.
Côté musique, Jungle oscille entre groove, pop, soul et funk sans pour autant s’embarrasser des frontières. Sa musique donne simplement envie de bouger et de profiter du moment. Et sur scène, c’est exactement cet état esprit qui transparaît. Alignés tel un band des années 70 remis au goût du jour, avec ses choristes et leurs chorés, les sept musiciens (les deux leaders, un guitariste, un batteur, un percussionniste et deux choristes donc) emmènent le public dans leur monde funk. C’est plutôt efficace et entraînant. Malheureusement ça sonne un peu trop pareil que sur le disque pendant les 45 premières minutes du concert… C’est gentil, très (trop) propre et ça manque un peu de fougue. On regrette de ne pas entendre de vrais solos ou de vraies impros, comme ce style de musique le suggère.
Ce n’est que dans les derniers morceaux que les musiciens se lâchent vraiment. Et là, c’est l’explosion. Sur scène, et dans la salle. Le collectif acquiert une vraie puissance, notamment avec Time, superbement repris en rappel. Le côté sauvage qu’on attendait tant arrive enfin! Mais pourquoi avoir attendu autant?
Le concert, d’environ une heure, laisse un goût de trop peu. Pas tant à cause de la courte durée du set, le collectif n’en étant qu’à son premier album, mais bien à cause de cette explosion venue un peu trop tard, ce qui a enlevé au concert un peu de sa saveur.
Jungle sera de retour le 31 mars prochain au Trix à Anvers.