dEUS, fin du deuxième acte

dEUS se produit trois soirs au Cirque Royal histoire de marquer le coup. Vingt ans depuis le premier album, ça se fête, ça s’est fêté.

Que dire de plus qui n’a pas déjà été dit ?

Il y a ce plaisir de gosse qui nous attrape dès l’entame du set en entendant « Via » et plus tard d’autres vieilles perles dépoussiérées comme « Right As Rain » (un des premiers titres écrits par Barman), « Wake Me Up Before I Sleep » et « Morticiachair » (vieille folie sortie tout droit du cerveau de Rudy Trouvé), faisant échos aux récents « If You Don’t Get What You Want » et « Quatre Mains » qui prouvent à eux seuls que dEUS est loin d’être mort.

Il y a aussi ce sentiment d’incrédulité et de stupeur de voir ce groupe jouer des titres aussi complexes, aussi barrés comme « Fell Off The Floor, Man », « Morticiachair », donc, « Turnpike » ou l’éternel « Suds & Soda » avec tant d’aisance et de maîtrise, comme s’il déroulait une vieille ritournelle facile à siffloter – que ce groupe est bon !

Il y a ce questionnement, encore, toujours le même… Comment le même groupe est-il capable de pondre avec le même enthousiasme des titres aussi insignifiants que « Eternal Woman » ou « The Architect » et les diamants bruts que sont « Hotellounge » ou « Roses » ? – Mais finalement, n’est-ce pas là l’essence même du groupe ?

On ne va pas chichiter non plus. Vendredi, dEUS nous a donné bien du plaisir. Un son au taquet, un groupe serré, à fond, et une setlist équilibrée et solide. Et pourtant, ce concert de bonne facture n’a pas effacé ce goût de trop peu, du y a kek’chose qui manque qui nous poursuit depuis dix ans maintenant, depuis le retour du groupe en 2004 avec un nouveau line-up et un son plus carré… Il s’avère que ce soir, on a compris. Ce qui nous manque chez le dEUS du deuxième acte, c’est ce qui faisait la force et l’attrait du dEUS du premier acte : l’effet de surprise.

Oui, « Nothing Really Ends » est une belle chanson. Mais on la connaît par cœur, on sait qu’elle va se fondre dans « Bad Timing » et que ça marquera la fin du set. « Sun Ra », « Constant Now », c’est sympa, mais à vrai dire on s’en fout un peu… On connaît « Little Arithmetics » et « Instant Street », on attend leur final bruitiste, on les entend venir, ils viennent, et puis rien ou si peu, l’effet s’est comme dilué dans le temps… Et même sur « Turnpike » et « Suds & Soda », pourtant impériaux, on anticipe les trucs de Mauro, la version offerte, c’est la même que… Trop répété, trop écouté, trop entendu. Vingt ans, c’est peut-être aussi l’heure de faire une pause…

AdEUS et à bientôt, camarades!

DIDIER ZACHARIE

Setlist : Via/ The Architect/ Constant Now/ Eternal Woman/ Instant Street/ Fell Off The Floor, Man/ Girls Keep Drinking/ Morticiachair/ Wake Me Up Before I Sleep/ Right As Rain/ Smokers Reflect/ Little Arithmetics/ If You Don’t Get What You Want/ Quatre Mains/ Sun Ra/ Hotellounge (Be The Death Of Me)/ Nothing Really Ends/ Bad Timing RAPPEL Theme From Turnpike/ Roses/ Suds & Soda

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Journaliste lesoir.be

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5 Comments

  1. Momo1951

    20 décembre 2014 à 14 h 28 min

    Petit compte-rendu et 6 vidéos HD du concert ici :

    http://fun1959.canalblog.com

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