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« Vieux frères partie 2 » :Fauve entre dans la lumière

par le 25 février 2015

Un an après le premier album du collectif parisien, voici la suite. Rencontre avec trois anonymes. Fauve sera à l’AB le 4 mars, avant les Ardentes

Il y a un, à la bibliothèque du Bota, ils étaient venus à six pour défendre le premier Vieux frères partie 1. Un an et une longue tournée plus tard, les revoici à trois pour parler de la deuxième partie. Ce qui n’a pas changé ? Toujours cette volonté d’anonymat (ils ne veulent pas donner jusqu’à leur prénom) pour parler d’une seule voix au nom du groupe. Un Fauve dont le succès ne se dément pas. Déjà à l’époque de leur premier EP (on les avait vus à Montréal en juin 2013, en première partie de Benjamin Biolay), Fauve remplissait les salles. En 2014, on les retrouve coincés entre Girls in Hawaii et Détroit, au Printemps de Bourges : «  Une très belle affiche, oui, quelle claque les Girls et Détroit, même si on n’a pas été très contents de nous. Le son, le visuel… C’est la première fois qu’on se produisait devant autant de monde, on n’avait pas l’habitude, on n’était pas prêts. On venait en plus de faire une pause pour travailler sur ces nouveaux morceaux. Après, ça s’est arrangé, comme aux Francofolies de Spa, dans un lieu particulier et devant un public plus familial. »

Toujours cette envie, ce besoin, chez Fauve, de préserver ce lien privilégié avec son auditeur. Le succès leur imposant de plus grandes salles, les musiciens ont trouvé une parade : le concept de Nuits Fauves, comme ce sera le cas au Zénith de Lille le 23 avril (et non pas sur les dates belges donc !) : «  C’est notre troisième tournée. On a grandi, on a gagné en expérience, tant le son que le visuel ont beaucoup évolué, cela demande beaucoup d’énergie. Mais on tient à ce que ça reste convivial. Pour les grandes salles, on a donc prévu les Nuits Fauves, une sorte de kermesse, avec une décoration et une mise en scène différentes. C’est plus contraignant mais ça reste chaleureux, avec une ambiance de fête foraine. C’est une façon d’être plus à l’aise dans des salles de 3-4.000 personnes. »

Fauve revient donc, comme promis, avec la deuxième partie de Vieux frères, sur le même principe du slam de récits réalistes sur un tapis musical varié. Avec cependant des différences notoires, comme si le groupe sortait du tunnel pour profiter du soleil et décrire cette luminosité : «  Dès le départ, on savait que le disque serait en deux parties car on n’avait pas tout dit sur le premier et il nous restait des morceaux inachevés. On voulait prendre le temps d’approfondir. On ne voulait pas non plus débarquer avec un double album pour commencer. Il s’est passé plein de choses en un an. La tournée nous a transformés. Les concerts nous ont appris à être de meilleurs musiciens. Ça s’entend ici, avec des sonorités plus organiques. Le disque est plus lumineux, plus ouvert que le premier. Ce qu’on a vécu en tournée était exaltant et positif. Ça se retrouve dans les nouvelles chansons. »

Fauve n’a pas succombé pour autant à un effet Coldplay, en répondant au succès de masse par des chansons « de stade ». Il a gardé ce ton intime, dans le registre de la confidence, sans crier ni chercher à reproduire l’énergie folle du live  : «  C’est l’essence même de Fauve. Même si pour les textes, il y a toujours eu de l’optimisme forcené. Une sorte de rage positive. Le morceau «Tallulah» est presque dansant, joyeux. Cela reste la chronique de nos vies. Le premier était plus dans un instinct de survie. Ici, l’ouverture est plus importante, sans pour autant tomber dans le merveilleux d’un monde de Bisounours. L’actualité est dure. On a sorti la vidéo des «Hautes lumières» le lendemain de la grande manif pour Charlie. Et elle a été très bien accueillie. Dans les moments durs, t’as aussi besoin d’un peu de légèreté. On travaille seuls. On est notre propre label, on se parle beaucoup au sein du collectif. On se connaît bien. Notre façon de fonctionner est fluide et simple. On discute tout le temps entre nous. Ici, on était très motivés pour livrer un disque plus expérimental, plus risqué. »

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