Selah Sue: «Mes chansons sont autobiographiques»

Quatre ans après son premier album, Selah Sue revient avec Reason, un disque très soul qui s’accompagne d’une longue tournée. Rencontre

Sa firme de disques a choisi le Bravo Bar, rue d’Alost pour la rencontre. Un endroit chaud le soir, mais très calme le matin. Sanne arrive, fraîche comme la rose.

Cet album arrive quatre ans après le premier qui avait été suivi d’une très longue tournée internationale de plus de deux ans. N’était-ce pas un peu trop long ?

Oui, à la fin c’était dur car je n’avais que douze chansons que j’ai chantées quatre fois par semaine durant deux ans, c’est lourd. Même si on changeait la setlist en fonction du public, avec une énergie différente chaque fois. Ça permet de tenir…

Il vous a été difficile de dire non à la demande ?

Pour moi, il s’agissait de battre le fer tant qu’il était chaud. Même fatiguée, je ne voulais pas louper ma chance. Et j’aime être en tournée. C’est surtout la fin qui était fatigante. La tournée s’est étalée sur deux ans et demi mais avec des périodes de repos. Je rentrais souvent me reposer à la maison. En tournée, je fais beaucoup de sport pour rester en forme. Je fais une heure de jogging tous les deux jours. J’en ai vraiment besoin. Quand je rentre chez moi, à Bertem, je vois mes amis, ma famille, j’adore cuisiner. Bertem est près de tout : Zaventem, Bruxelles, Louvain… Je suis heureuse là.

Beaucoup de chansons, sur ce disque, parlent de chute, tristesse, de solitude, du côté sombre des choses…

C’est une partie de ce que je suis. Je ne suis pas dépressive, je suis heureuse dans ma vie. Mais j’ai un côté très sombre en moi. Si je ne prends pas mes médicaments, mes antidépresseurs, ça peut très mal se passer. J’en prends depuis que j’ai 18 ans. C’est en moi et donc il est normal que j’en parle dans mes chansons, même si j’ai du succès et que j’ai l’air de bien aller. Il m’est parfois difficile de me sentir heureuse. Mais je ne suis pas la seule à vivre avec ça…

Les chansons vous servent-elles de thérapie ?

En quelque sorte, oui. Dans mes chansons, je parle de ce que je ressens. C’est autobiographique. Parce que je ne me sens pas capable aussi de parler d’autre chose. Les chansons m’aident à me donner du courage, comme dans le titre « Reason ». Je me parle à moi-même…

Ce disque n’est pas une copie du premier. Il est plus ouvert, plus riche, plus soul… avec une nouvelle équipe de producteurs autour de vous…

Ça me fait plaisir que vous me disiez ça, car je ne réalise pas encore très bien. Je suis fière d’être une artiste reconnue pour ses albums plus que pour ses singles. C’est cool. Sur scène, je me rends compte que les gens ne connaissent pas que « Raggamuffin ». En France surtout, ce que je fais paraît très original, c’est un chouette feeling. J’ai fait une année de promotion là-bas. Mon label Because a beaucoup bossé sur ce disque. Mon ego n’est pas énorme. C’est vraiment un travail d’équipe qui a été récompensé par le succès.

Vous êtes revenue sur scène très tôt avant la sortie de ce disque. On vous a vue à des festivals d’été, à l’AB, et là, vous repartez en tournée en Allemagne sans attendre… C’est du teasing ?

Honnêtement, la cause en est le retard d’un an et demi pris pour la sortie du disque. Ça m’a rendue folle. Ils voulaient être sûrs à 100 % que c’était le bon moment. Moi j’étais prête. On ne pouvait donc pas annuler les concerts prévus. Je les ai suivis, car je ne voulais pas louper des opportunités. Je leur ai fait confiance…

Propos recueillis par THIERRY COLJON

La suite de cette interview paraîtra dans le magazine Victoire du 25 avril. Selah Sue sera au Lotto Arena le 18 avril ainsi qu’à Rock Werchter le 27 juin. www.selahsue.com


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1 commentaire

  1. martin jean-luc

    3 avril 2015 à 5 h 13 min

    Superbe chanteuse ,et super voix

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