Steven Ellison, alias Flying Lotus, ouvrait les festivités des Nuits Bota ce dimanche au Cirque Royal.
On ne présente plus cette figure incontournable de la scène hip-hop alternative. A 31 ans, Steven Ellison, alias Flying Lotus, s’est peu à peu imposé comme un des musiciens les plus importants de sa génération. Sa musique, assez expérimentale, est passionnante tant elle est riche d’inspirations diverses et variées. Depuis 1983, son premier album sorti en 2006, il a exploré de nombreux univers, entre hip-hop et électro, jusqu’à s’aventurer dans des contrées encore plus jazzy avec You’re dead, son dernier opus sorti en octobre. “Au départ, ce truc de “You’re Dead!” était plutôt une blague, expliquait Ellison à Rolling Stone en août dernier. Mais je voulais que tout vienne de là. Je voulais écrire de la musique qui vienne de cet univers-là plutôt que d’être le Flying Lotus habituel.” Une ambiance particulière et une vraie recherche musicale où Ellison était très bien entouré (Herbie Hancock, Kendrick Lamar, Snoop Dog, Thundercat,)…Le résultat révèle une nouvelle facette de FlyLo où il trouve un équilibre plutôt parfait entre beats hip-hop, tonalités jazz et mécanique électro.
En parallèle de ses albums, Ellison produit notamment Earl Sweatshirt, Erykah Badu… et Kendrick Lamar (même s’il n’a coproduit qu’un seul morceau de To Pimp a Butterfly, le dernier Kendrick, on ressent sa patte sur presque tous les morceaux de l’album). Last but not least, celui qui rappe sous le nom de Captain Murphy est également patron de Brainfeeder, le label qu’il a créé à Los Angeles en 2008.
C’est donc celui qui agit en maître de l’underground qui venait présenter son dernier opus ce dimanche au Cirque Royal, en prélude des Nuits Bota.
Dès son apparition, Ellison apparait excité d’être là, un peu comme la salle, bien remplie en ce dimanche pluvieux. Avec lui, un dispositif scénique plutôt simple: un écran géant et une sorte de grand cube où FlyLo a installé sa table de mixage. Simple mais ingénieux et plutôt grandiose: pendant toute la durée du concert, une imagerie 3 D et des tableaux vivants, issus notamment de ses clips, sont projetés sur cette cage géante dont l’homme sort de temps à autre pour balancer un rap frontal et old-school au public qui en redemande. Ca donne une dimension supplémentaire au show, comme une sorte de retranscription en images de la musique. C’est tantôt viscéral, tantôt éclatant. Même psychédélique parfois.
Dans la salle, les corps ondulent et les têtes bougent au rythme des basses. Le son, massif, parcourt tout le corps et donne une furieuse envie de danser. FlyLo aparaît comme une sorte de chef d’orchestre ou de maître vaudou, avec son rire satanique. Comme si sa musique servait à faire des incantations.
Le public, lui, communie et plonge avec lui dans son univers. Un univers où s’intègre à merveille la Wesley’s theory de Kendrick Lamar et des morceaux plus anciens comme l’entêtant Putty Boy Strut ou encore Sultan’s Request.
Un regret peut-être: un show très minuté, presque mécanique par moments. Mais un show grandiose avant tout.
GAËLLE MOURY
Les Nuits Bota ont lieu du 9 au 17 mai. Autre avant-goût mercredi 29 avril avec Godspeed You! Black Emperor.
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lesoir
27 avril 2015 à 19 h 49 min
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