Les Nuits, c’est fini ! L’édition 2015 s’est terminée dimanche (même s’il reste la soirée classique de ce mardi) et les organisateurs affichent leur satisfaction. Nous aussi, mais pas forcément pour les mêmes raisons…
Pas moins de 30.000 personnes ont fréquenté le Bota pendant ces Nuits. Des Nuits au cours desquelles 17 concerts ont affiché « soldout », dont certains le soir même. C’est-à-dire : Godspeed You! Black Emperor, Benjamin Clementine, Marina & The Diamonds, Roscoe, Fugu Mango, Great Mountain Fire, Rone, Tobias Jesso Jr., Balthazar, Feu! Chatterton, Mansfield Tya, La Famille Chedid, Patrick Watson, Hot Chip, Ibeyi, Kevin Morby et The Soft Moon. Pour la petite histoire : The Do affichait également complet… avant l’annulation du concert.
Dimanche soir donc, au Grand Salon… Walter Hus a rangé son piano, débranché son orgue Decap. Et laissé la place à Prairie, le projet de Marc Jacobs (non, pas le p… de designer) dont l’album Like a pack of hounds a vu le jour sur le label allemand Shitkatapult. Il est rejoint sur scène par Catherine Graindorge et son violon, mais aussi Grégoire Fray (Thot) à la guitare et au clavier.
Exit le disque, seules survivent les structures de base des compositions. Le trio improvise, joue la bande-son d’un film imaginaire, ou crée un long rêve ininterrompu dans un paysage sonore habité. Les instrumentaux mutent de l’apaisement au chaos, oscillent entre mélancolie et angoisse. Rien n’est frontal, tout est fluide, presque insidieux, dans les changements de ton qu’impriment tantôt les cordes, tantôt les manipulations électroniques. Un beat lointain se fait entendre : c’est Marc Jacobs dont les doigts tambourinent sur le corps de sa guitare… Avis aux voyageurs avides d’expériences immersives : Prairie tournera plus tard dans l’année en première partie d’Apparat !
Avec The Soft Moon, on change de style, d’époque et même de moyens. Le trio d’Oakland emmené par Luis Vasquez, crédité d’un troisième album, Deeper, sorti en mars sur Captured Tracks, est habituellement qualifié de post-punk. Dire qu’il est néo new wave ne serait pas faux non plus, mais le garçon joue avec pas mal d’autres influences encore, de l’industrial au shoegaze en passant par la techno. Les basses et les percussions impriment à l’ensemble, qu’il chante d’une voix d’outre-tombe, crie ou se contente d’accompagner l’instrumental, quelque chose de très tribal. Rien de fort surprenant en somme, si ce n’est qu’à la longue, cette danse des ténèbres devient quelque peu hypnotique. Et presque sauvage, par moments. Mais n’imaginez rien de plus : dans ce bel endroit qu’est le Musée, il faut savoir se tenir, même un dernier jour de fête !
Et dehors ? Ce n’est toujours pas l’été… mais il reste du couscous que les vendeurs ont décidé de distribuer à l’œil. Shoukran, dites donc, et à l’année prochaine !
Didier Stiers
FabriceHavenne
19 mai 2015 à 12 h 23 min
RT @mntfdj_prairie: Semoule, meute de chiens et danses tribales | frontstage/ http://t.co/F6VW4yapxp
FabriceHavenne
19 mai 2015 à 13 h 10 min
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