Ice « motherfuckin’ » T « bitch » !

Ce vendredi au Graspop, on a retrouvé le Body Count explosif, agressif de 1992. Et ça, ça fait vraiment du bien aux oreilles !

« Move your f… ass ! » Ou quelque chose dans le genre… Sacré Ice T : la pêche, et toujours le mot pour rire. Le gangsta rappeur est pour un tiers acteur (dans la série New York unité spéciale) et pour un autre tiers métallo. Avec Body Count, dans les années 90, Tracy Lauren Marrow (son vrai nom), s’était attiré la sympathie des corps de police US en balançant un morceau rentre-dedans intitulé « Cop killer ». L’affaire avait fait grand bruit à l’époque, et pas exactement parce que Body Count était un groupe de blacks pratiquant autre chose que du rap.

En 2015, soit 23 ans plus tard, Ice « motherfuckin’ » T « bitch » (sic) est toujours là, livrant sur la mainstage numéro deux du festival un set tendu comme une corde d’arbalète. Métal et punk au programme, y compris une petite cover de derrière les fagots d’Exploited (« Disorder »). Sur scène se trimballe également Little Ice, le fils du boss à propos duquel on vérifie vite l’adage selon lequel la pomme ne tombe jamais loin de l’arbre (vielle sagesse des campagnes). « Nos gosses sont devenus les gosses que nous n’aimions pas, disait l’an dernier le rappeur dans les colonnes du Mojo. Le hip hop a accompli sa mission initiale, mais aujourd’hui, tout ça se mord la queue. J’ai été chercher mon gamin de 23 ans à l’hôpital dans une Rolls Royce. Il portait une paire de sneakers à 250 dollars ! C’est la vie qu’il mène depuis ses 15 ans… J’ai créé un petit enc… pourri gâté. Le hip hop a rendu le monde meilleur, mais quand vous n’avez plus à vous battre pour rien, vous vous ramollissez. »

Graspop - Body Count 2

Pas de mollesse chez Ice T : lippe en avant, gestes vifs, l’homme est aussi agressif sur les rimes. Ajoutez-y les masques et les foulards, la bobine de Professeur Foldingue du guitariste Ernie C et la tête de killer de Juan Garcia, l’autre gratteur, et vous aurez une bonne idée du délicieux tableau offert au public du Graspop en ce début de soirée.

Deux extraits de l’album Manslaughter sorti l’an passé (« Manslaughter » et « Talk shit get shot ») viennent pimenter une setlist qui puise essentiellement dans les deux premières galettes du groupe, Body count donc (92) et Born dead (94). Malgré un ou deux passages instrumentaux un peu longuets, c’est la première vraie claque de cette journée inaugurale. Motherfunckin’ thank you !

Didier Stiers
(Photos : Mathieu Golinvaux)

 

Setlist : Masters of Revenge – Bowels of the devil – Necessary evil – Manslaughter – Drive by – Voodoo – There goes the neighborhood – Body count – KKK bitch – Disorder – Talk shit get shot – Cop killer

Bonus : le concert du Pinkpop, il y a quelques jours…

Didier Stiers

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