Où est le rock (1) ?

Y a-t-il encore du rock à Rock Werchter ? N’en faisons pas un drame : les temps changent, la programmation des gros festivals tend vers celle des radios mainstream que tout le monde écoute, qui ne dérangent personne, et puis tant pis. Mais quand même…

Mais quand même, cet intitulé laisse encore présager de quelques décharges électriques, de batteries en folie, de jeux de scène un peu déjantés, de trucs remuants à défaut d’être totalement rebelles. Non

Eh bien pour l’heure… pas trop, voyez-vous ! Ce jeudi, c’est à St. Paul And The Broken Bones qu’est revenue la tâche d’ouvrir les festivités. St. Paul, alias Paul Janeway (et ses six musicos coming from l’Alabama), c’est une revue soul à lui tout seul. Classique, super en place, plein d’âme, mais… pas très rock.

Pas rock non plus les jeunes gens de Years And Years. Là, c’est carrément pire : je n’ai toujours pas capté ce qu’on peut bien trouver à cette électropop gentillette servie, au micro, par un garçon tout perdu dans son short de basketteur US, qui fait des manières à chaque fois que le Klub lui manifeste son enthousiasme.

Avec les années, Werchter ne cesse d’évoluer vers toujours plus de confort. Les deux scènes annexes, Barn et Klub, ont cette fois subi un impressionnant lifting : structures visiblement plus solides, gradins latéraux, bref, presque de vraies salles de concert ! Un qui n’en aura cependant pas trop profité, c’est Jesse Hugues, le moustachu présidant à la destinée des Eagles Of Death Metal. Un camarade de Josh Homme (le Queens Of The Stone Age en chef), visible à ses côtés dans le clip de « Complexity », le single extrait de l’album Zipper down à paraître le 2 octobre. C’est la troisième fois que les Eagles se produisent ici à Werchter, mais probablement la première où Hugues et ses rockeurs flippent en entendant – à deux reprises qui plus est – le son exploser complètement les enceintes et les oreilles du public. Un technicien se serait endormi sur sa table de mixage façon Daniel Bacquelaine que le résultat n’aurait pas été très différent ! Nondidjû : c’est le premier truc un peu rock entendu de la journée, en même temps !

Didier Stiers
(Photo : Thomas Blairon)

 

Didier Stiers

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