Pharrell Williams en Mickey pop

Que penser de la prestation de Pharrell Williams en tête d’affiche de Rock Werchter vendredi? Uh, penser? On n’ira peut-être pas jusque là…

On avait vu Pharrell vendre platement son image au Sportpaleis d’Anvers en septembre dernier. Du coup, on n’attendait pas grand-chose de ce nouveau passage belge. Ceci étant dit, le début du concert nous laisse meilleure impression qu’à Anvers. Le show couleurs/vidéos/danseuses semble mieux en place, Pharrell plus à l’aise en meneur de troupes et les chansons de G I R L ont fini par se loger dans notre boîte crânienne plus durablement qu’on ne l’aurait cru. Bref, c’est assez sympathique, loin, très loin d’être essentiel, mais c’est bon esprit, bonne atmosphère… (« N’attends rien et tu ne seras point déçu » – dicton gaumais-savoyard du XIVe siècle).

Et puis, tout de même, on remarque deux-trois détails qui font dire que, les Américains, ils n’ont quand même vraiment honte de rien. Il s’avère que la tournée est sponsorisée par ADIDAS. A vrai dire, on n’en sait trop rien, on n’a pas fouiné dans les contrats du bonhomme, mais vu le sigle géant qu’il a collé au cul, ça paraît clair. En tout cas c’est voyant. Légèrement plus que celui collé sur les maillots-de-corps de ses charmantes danseuses et musicos. Bon, passons… Les stars US, savez bien, la musique, pour elles, c’est presque un passe-temps…

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Après le quart d’heure dédié à G I R L, Pharrell rappelle qu’il est également producteur de la moitié des tubes de ces dix dernières années, dans un petit medley, comme ça, histoire qu’on n’oublie pas. C’est son show après tout, autant se faire mousser. D’ailleurs, ça sert. Tenez, on l’ignorait, distrait qu’on est, mais le gars a encore mis sa touche sur un titre du dernier Kendrick Lamar. C’est qu’il sait placer ses jetons, le salopiaud!

S’ensuit le quart d’heure N.E.R.D avec son compère Chad Hugo. Du gros funk qui crache de grosses basses, un peu lourdaud, sinon pour l’excellentissime « She Wants To Move ». A ce moment, Pharrell fait monter des filles en mini-jupes sur scène. A ce moment, on commence à se lasser. A ce moment, il se met à pleuvoir. Les premières gouttes du week-end. Qui tombent drues – avant de s’arrêter – suffisamment longtemps, en tout cas, pour qu’on se rende compte qu’il y en a, du monde ayant accès à l’espace VIP! Et que les fans de Pharrell s’avèrent fort volatiles…

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Le reste du show se partagera entre the biggest of the big hits by Pharrell Williams (comment « Get Lucky » est-elle devenue une telle scie inaudible en si peu de temps! Et « Happy », donc! Courage, fuyons!…) et quart d’heure danseuses qui remuent du fessier pour le patron. Avec en bonus, le nouveau titre « Freedom », tout chaud pour être dévoilé ce 30 juin par Apple Music. Et encore un juteux contrat dans la poche… Oh, et qu’on se rassure, c’est déjà un tube.

Voilà. C’était Pharrell Williams à Rock Werchter. Qui nous a laissé l’impression d’avoir passé une heure à Disneyland. Rire, chanter, danser, passer du bon temps. Avoir quatorze ans. Et puis, on a oublié. Pharrell Williams, le Mickey pop.

DIDIER ZACHARIE
Photos THOMAS BLAIRON

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SETLIST: Intro Freedom/ Comme Get It Bae/ Frontin’/ Hunter/ Marilyn Monroe/ Brand New/ Medley: Nothing – Move That Dope – Allright – Hot In Herre – I Just Wanna Love You – Pass The Courvoisier, part II/ Spaz/ Rock Star/ Lap Dance/ She Wants To Move/ Hollaback Girl/ It Girl/ Drop It Like It’s Hot/ Blurred Lines/ Get Lucky/ Happy/ Freedom

Journaliste lesoir.be

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