Hip-hop, brother !

Ah, Liège ! Sa cathédrale, son palais des Princes-évêques, sa Meuse qui sent la vieille pisse… Ardente cité ! Et son festival, donc… Pour ouvrir ces dixièmes Ardentes, ce jeudi, c’est journée hip-hop.

Ça a commencé tranquille avec les (premiers) régionaux de l’étape, Atomic Spliff. Comme leur nom l’indique, le Spliff aime le reggae, le ragga, la ganja et ça s’entend dans leur rap groovy et décontracté du gl… Bref, les Ardentes commencent au petit trot, le public divague, jeune, très jeune même, c’est bonne ambiance… Surtout, les choses se mettent en place pour Mr Kendrick Lamar, Ze tête d’affiche du festival et donc de cette première journée.

Mais avant… Patientons avec la découverte du jour. Son nom, Denzel Curry. Né le 16 février 1995 à Carol City en Floride, cette petite frappe a fait ses armes lors des traditionnelles «battles» propre au genre. Les mêmes batailles admirablement décrites par Curtis Hanson dans 8 Miles, le film avec Eminem.

Ses débuts sont classiques: une première mixtape King remembered underground tape avant d’intégrer SpaceGhostPurpp et Raider Klan. Pas étonnant que les mecs de Odd Future adhèrent à celui qui reprend d’une certaine manière l’héritage de Tupac et de Notorious B.I.G. L’heure de l’émancipation ne tarde pas avec le Raider Klan et une fois le cordon ombilical coupé; le gaillard vole de ses propres ailes.

Ce que nous avons vu jeudi après-midi était plus qu’une bonne surprise. Non seulement les gens étaient chauds (difficile d’évaluer le public mais il devait y avoir au moins un bon millier de personnes) mais Denzel n’a pas démérité avec un flow sec et agressif. Si parfois on peut trouver certains artistes hip-hop un peu linéaires, Curry s’appuie sur un visuel impressionnant tout droit sorti des jeux vidéos. Avec toute l’imagerie qui va avec. Des flingues, des hélicos dont les pales déchirent l’air et toujours cette puissance verbale et sonore. Après le concert, très carré et à l’essentiel, le Don avait l’air heureux.

Tout comme Logic (un autre rappeur du Maryland, 25 ans au compteur) qui n’a pas fait dans le détail sur la grande scène malgré quelques emprunts un peu trop évidents. Par contre, lorsqu’il a reconnu quelqu’un dans le public qui lui avait filé une mixtape à Amsterdam, l’ancien «bad boy» est devenu fou et a demandé aux festivaliers d’acclamer le Luciano en question.

À l’heure d’écrire ces lignes La Smala termine son set dans une ambiance du tonnerre. On vous en parle plus longuement d’ici peu.

DIDIER ZACHARIE et PHILIPPE MANCHE
Photo MICHEL TONNEAU


commenter par facebook

4 Comments

répondre

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *