Cactus Festival: premières épines…

La trente-quatrième édition du Cactus Festival vient de s’ouvrir au Minnewaterpark de Bruges. Les organisateurs espèrent pouvoir accueillir 30.000 personnes d’ici la clôture du festival dimanche soir, avec 8.500 à 9.000 personnes attendues quotidiennement.

On est évidemment loin du gigantisme du TW Classic du weekend passé qui accueillait 60.000 personnes…en un jour. Mais autre lieu, autre ambiance. Elle est ici très détendue et familiale même, avec quelques séniors locaux qui ont amené avec eux leurs chaises pliables de camping et des enfants qui sont à l’affût du moindre bout de plastique qui trainerai par terre à échanger contre bonbons, T-shirts, etc. L’écrin de nature dans lequel bourgeonne ce festival lui confère en plus un charme tout particulier avec son cours d’eau, ses pelouses et ses arbres qui encadrent généreusement la scène.

C’est dans ce cadre très relax que le festival va pouvoir débuter… avec 1h30 de retard. Mais pas d’émeute à l’horizon, non. La centaine de personnes à peine présente près de la scène à 17h profite du beau soleil, discute, rit, part se laisser tenter par les nombreux stands de cuisines du monde et de rafraîchissement en tous genres,… Bref, elle ne semble pas trop souffrir de ce retard malgré l’absence de toute communication officielle. L’esprit un peu taquin, on se prend à imaginer que l’organisation a sagement anticipé un potentiel retard de la diva Grace Jones (prévue ce soir entre 21h45 et 23h05), elle qui il n’y a pas si longtemps commençait son concert à l’Ancienne Belgique avec à peine deux heures de retard. Mais non, l’explication viendra bien après le début du deuxième artiste (Perfume Genius) conformément à l’horaire cette fois, et après une prise de renseignements réglementaire : Jake Isaac (prévu de 17h à 18h25), bloqué dans les bouchons outre-Manche, a été purement et simplement annulé.

Place donc directement à l’acte II avec l’auteur-compo-interprète américain Perfume Genius (Mike Hadreas de son vrai nom), une exclusivité du Cactus Festival. Sa voix très délicate commence par rivaliser avec de grosses décharges de sons très noise qui saturent totalement la sono du festival (à tel point qu’il convient de se tenir bien à l’écart des enceintes). Sa voix donc, mais aussi sa musique qui repose massivement sur les claviers comme ses mouvements de danse font penser à un Max Colombie (Oscar & The Wolf) qui aurait échangé un peu moins d’électro contre un peu plus de rock.

Outre le claviériste, poste que Mike occupe parfois lui-même, il est accompagné sur scène par un guitariste plutôt discret et un batteur. Leur musique plutôt mélancolique n’était peut-être pas le plus indiqué pour rentrer dans le vif du sujet. D’ailleurs, une partie du public reste par terre à discuter un bon bout de temps.

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Gabriel Rios (19h55-21h05)

T-shirt blanc, casquette des New York Yankees vissée sur la tête comme pour nous rappeler ses trois années de travail dans un petit appartement de Big Apple sur son dernier opus « This Marauder’s Midnight », le chanteur belgo portoricain Gabriel Rios vient un peu réchauffer un Cactus Festival plutôt tiède jusque là. Il lance son trio de cordes (guitare accoustique, contrebasse, violoncelle) avec un morceau roots/folk soutenu par un simple kick de grosse caisse. Ce même trio poursuit quelques titres avant d’être rejoint par une section de cuivres composée de cors, de trombones et de trompettes pour interpréter les morceaux de son dernier album tels que « Gold ». Le set dans son ensemble est un peu trop monochrome, monotone. Jusqu’aux derniers morceaux qui fleurent bon le Sud (de l’Europe ET de l’Amérique) et auxquels le public réagit plus chaleureusement que jamais.

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Grace Jones (21h45-23h05)

Un grand rideau noir depuis longtemps tiré sur la scène, de derniers tests de micros et de batterie n’auront retardé que de dix minutes la performance de la diva jamaïcaine, icône des années 80. A cette-heure, le chiffre de 9.000 personnes dans la foule est tout à fait crédible tant l’enclave de trente mètres sur trente devant la scène semble comble. Une basse et une batterie totalement reggae entament une reprise du cultissime « Nightclubbing » d’Iggy Pop façon Kingston (en prélude à ce qu’on entendra peut-être demain à la même heure du côté des Ardentes ?). Et c’est là qu’apparait Miss Jones masquée, capée, zébrée,… La suite est à découvrir dans notre édition papier de lundi prochain.

LOÏC BUISSERET (St.)


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