En cette fin d’après midi au Cactus Festival, c’est l’auteur compo-interprète londonien Sohn qui prenait la scène avec ses deux acolytes pour une exclusivité Cactus.
Chaque membre du trio semblait posséder le même équipement devant lui, combinaison de claviers et d’outils de mixage/de programmation. A ceci près que le leader assurait naturellement la voix et qu’un autre musicien avait une basse en bandoulière (pour être franc, celle-ci aura surtout eu une fonction décorative). Avec des beats aussi minimalistes et une telle polyphonie au synthé, c’est difficile de faire plus électronique comme musique ou plus contemporain. Des nappes de synthés émerge une voix douce et mélancolique qui monte avec beaucoup de facilité dans les aigus. Malgré un set de septante minutes prévu initialement raboté à cinquante-cinq sans vraie raison apparente, le public semble conquis.
Ce qui suit nous ramène un peu en arrière dans les bonnes vieilles contrées du rock’n’roll. Et du rock garage en particulier, l’une des formes de rock les plus brutes, les plus primaires, les plus authentiques. Le power trio de San Francisco Black Rebel Motorcycle Club débute avec un son « sale », bourré de distorsion, et en même temps très bluesy. Il ne manquait plus qu’une fille derrière les fûts pour assurer une partie relativement minimaliste et nous voilà directement dans la veine des White Stripes.
Relativement minimaliste (car plus minimaliste que Meg White, ça n’existe tout simplement pas !) mais néanmoins réalisée avec solidité et précision pour un maximum d’efficacité. De leur côté, le guitariste et le bassiste, tout de cuir noir vêtus (appellation validée !) malgré la chaleur, forment un duo de voix très complémentaires. Avec des titres tels que « Rival », le groupe file droit et enchaîne les morceaux sans temps mort. Mais ce sont dans le fond des gentils rebelles qui remercient le public à plusieurs reprises et le complimente sur la beauté de sa ville.
Les sonorités d’harmonica, de tambourin et de grosse caisse en ouverture de « Weapon of Choice » nous plongent immédiatement dans un rade pourri du Midwest. Occasionnellement, de larges passages instrumentaux avec un groove à la Queens Of The Stone Age permettent à la guitare de pleinement s’exprimer. Le straight rocker « Six barrel shotgun » est l’un de points culminants de ce set qui touche doucement (mais pas trop) à sa fin. Si on troque la mélancolie pour la nostalgie, il faut avouer que c’est le premier set de pur rock dont on ressort gonflé à bloc.
Le dernier artiste à fouler la scène ce soir avant John Hiatt (dont on vous reparle dans notre édition papier de lundi) n’est autre que la chanteuse londonienne Jessie Ware. Révélée en 2012 par les morceaux « Wildest Moments » et « Say You Love Me », qu’elle ne pouvait pas ne pas interpréter, elle revient sur scène promouvoir son second album Though Love sorti fin 2014. Sa musique, mélange de R&B et d’électro somme toute peu original, séduit tant le public brugeois que britannique puisque chacun de ses deux albums a atteint le top 10 des charts UK. Fortement influencée par Sade, sa voix chaude et dynamique, mâtinée de soul, la place directement dans le sillage d’une Adele.
LOÏC BUISSERET (St.)
lesoir
11 juillet 2015 à 23 h 04 min
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