Le soleil se lève aussi à Dour mais ne se couche pas

Le Dour Music Festival démarre le mercredi 15 juillet (un jour plus tôt que d’habitude) et ce jusqu’au dimanche 19 juillet avec une affiche aussi alléchante que gargantuesque.

Quand les Anglais de Palma Violets déboulèrent en février 2013 avec leur premier album 180, on se faisait la réflexion que depuis The Libertines, rares étaient les nouvelles formations made in England à raviver la flamme punk rock des Clash and co. Les concerts, comme à Werchter, étaient secs et tendus et le quartet jouait comme si le sort de sa vie en dépendait.

Le 11 mars dernier, on retrouvait l’un des deux chanteurs et membre fondateur Chilli Jesson, qui arbore un t-shirt du vétéran Graham Parker. Entre deux éclats de rire, cette bonne tête de Chilli résume les deux dernières années frénétiques des Londoniens.

« Nous avons été pas mal occupés ces dernières années, résume Chilli. On s’est retrouvés à la maison un peu perdus après toute la folie qui a accompagné notre premier album. On avait l’impression d’être en pilotage automatique. Enchaîner les dates, faire les zouaves, et surtout apprendre à se supporter. Nous nous sommes rendu compte que nous avions une chance énorme. On avait 18 ou 19 ans à l’époque et certains de nos copains de quartier travaillent à l’usine ou n’ont tout simplement pas de boulot. On a joué comme des fous, on a rencontré pas mal de gens sur la route. Mais au final, c’est comme dans un mariage. Tu rencontres quelqu’un, tu es fou amoureux et le quotidien prend le dessus. Avec Palma Violets, c’est un peu comme ça que ça s’est passé. Pas qu’on ne savait plus se saquer mais c’était parfois tendu. Heureusement, aujourd’hui, avec ce nouveau disque, je peux te dire en te regardant droit dans les yeux que nous sommes plus forts et plus soudés que jamais. J’ai toujours aimé le sentiment d’appartenance à un gang. Pas de manière péjorative mais plutôt dans l’esprit d’un groupe comme les Clash ».

De Clash, il en est beaucoup question à l’écoute de Danger in the club, deuxième album des Palma Violets toujours pour le compte du label indépendant Rough Trade et produit par John Leckie (XTC, The Fall, Elastica, Radiohead…).

Rythmiques d’enfer, mariage des deux voix à la Strummer/Jones et chœurs enflammés rappellent évidemment le Clash de London Calling mais aussi ces bons vieux Stranglers pour le côté vicieux et teigneux de certaines compositions ou même Public Image Ltd. « Nous sommes un jeune groupe et nous avons la rage. De fait, nous partageons avec ces groupes la même intensité. Les trois premiers albums des Stranglers sont fabuleux. En tant que bassiste, j’ai un profond respect envers Jean-Jacques Burnel. Le mec n’a jamais rien lâché. »

PHILIPPE MANCHE

(Dimanche 19 juillet, La petite maison dans la prairie, 20-21 heures). Toutes les infos sur le festival : dourfestival.be.


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