Vive la Grèce!

Faut pas croire, y a pas que de l’electro à Dour ! Preuve avec BRNS, Timber Timbre et surtout les Grecs psyché d’Acid Baby Jesus.

Il est 17h15 dans la joliment nommée Petite Maison dans la prairie et pile devant nous, un ket vomit tripe et boyaux sur le plancher défoncé. Sur scène, les BRNS balancent la sauce, la même qu’on les a vus et entendus envoyer des dizaines de fois ces dernières années sans que ça nous sorte par les trous de nez. Preuve de qualité! Renforcée s’il en est par le gerbouilli du gamin car bon, on fait des mythes et des légendes avec ce genre d’histoires ! Croyez qu’Iggy s’est construit tout seul ? Nenni ! Même lui a eu besoin de petits reporters pour décrire la décadence durant ses concerts !… Anyways… Pour dire les choses, nos Bruxellois préférés ont beau déjà être des vétérans de la route, on a beau savoir qu’ils vont terminer sur « Our Lights », ça fait toujours son petit effet de bruit blanc dans la tête. Alors voilà, on espère qu’ils vont passer à la troisième, sortir un tube, ouvrir pour Kanye West, tiens ! En attendant, le set reste solide, le groupe s’endurcit et se perfectionne.

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Quelques pas plus loin, on entre dans l’antre de Hermès Trsimégiste. Envoyé des dieux, suppôt de Satan, Hermès a toujours joué sur les deux tableaux et c’est bien là sa force. De quoi parlons-nous ? Mais d’Acid Baby Jesus, pardi ! Dans le Labo, cette nouvelle scène, petit chapiteau fermé abritant les groupes indés autant que les flammes de l’Hadès. Tant on y suffoque, on y crache son dernier souffle, on y crève ! Et ça, c’est bon! Quand le bon groupe est au bon endroit, s’entend. Car il est un autre détail qui importe : Acid Baby Jesus, révélation du dernier Eurosonic en début d’année, est un groupe grec. Ja, Dr Schäuble ! Grec ! Tout à fait! Et ajoutons, Herr Doktor, qu’ Acid Baby Jesus envoie une purée garage psychédélique dans lequel se perdrait n’importe quel électronicien allemand ! Voilà! Envolées acides dans l’esprit West Coast 60’s, son crasseux, garage, le bébé Jésus grec nous offre – oui oui !, farpaitement ! – ni plus ni moins que le concert de cette journée ! Prends ça, Angie ! Et quand bien même ils ont l’air de se cogner comme d’une guigne de la politique, on a envie de gueuler très haut et très fort : Révolution ! Vive la Grèce ! Fuck la Troïka ! Mieux ! Merci à toi, O patrie! Grèce, Mère de l’Europe ! Notre Mère à tous!

Là-dessus, enchaîner sur Timber Timbre n’a pas été des plus aisés. Pensez, on sort de l’Hadès, et on débarque… Où au juste ? Dans les plaines balisées de l’americana folk rock. N’empêche, les Canadiens ont gagné la partie sur la longueur en lâchant la purée dans le dernier quart d’heure avec les singles des premiers albums. L’electro a beau régner sur la nuit, le rock indé n’est pas mort pour autant !

DIDIER ZACHARIE

Journaliste lesoir.be

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