Dour: le point metal

C’est un fait absolu comme 1+1=2 : Dour ne serait pas Dour sans sa horde de métalleux punks à chien cloutés et tatoués jusqu’au cul! La Cannibal Stage, bordel de merde!

Ceci étant dit… En arrivant au troisième jour, dans le vieux tacot qui sert de train entre Mons et Saint-Ghislain, on est tombé sur un autre style de horde : un groupe de matrones catholiques en route pour on ne sait quel colloque a envahi la micheline en chantant la gloire de Jesus le Christ notre Sauveur. Une de ces braves dames, nous voyant quelque peu… décontenancé, tente, tout sourire, de ce sourire profond et sincère qui nous fige d’autant plus d’une terreur abominable, cette brave tente, donc, de nous rassurer : « Nous ne sommes pas dangereuses, vous savez. Que la paix du Christ protège votre coeur, mon jeune ami »

Inutile de dire qu’à peine arrivé sur la plaine de la Machine à Feu, on a suivi tout ce qui était tatoué/ clouté / tondu ou chevelu/ torse poil/ à la canette facile, direction la Cannibal Stage ! Et Dieu qu’elle nous a donné l’impression d’être un havre de paix et de bonheur, cette tente dédié à Satan ! Enfin, on pouvait respirer ! Sauvé du naufrage tel le loup esseulé dans l’arche de Noé ! « Que la paix du Christ protège votre coeur, mon jeune ami » Brrrrr….

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A dire vrai, c’est une armée écossaise qui nous a sorti des eaux boueuses de la tentation papiste ! Le look parfait : tatoué/ tondu-chevelu/ torse poil et en kilt/ et le gosier bien rauque, résultat d’une certaine connaissance absolue du breuvage céleste offert par les dieux païens à cette vieille terre d’Ecosse. Ladies & Gentlemen, The Black Tartan Clan. Cornemuse en intro, guitares crasseuses pour enchaîner, timbre rauque et glauque et roulez jeunesse ! Vive l’Ecosse indépendante ! Pour résumer, le Black Tartan Clan est à l’Ecosse ce que le Dropkick Murphys est à l’Irlande. A cela près que le Clan est en réalité originaire du… BW. Celui de chez nous, oui. OK. Bon. Remarquez, les Dropkick sont américains…

Après cette étape écossaise ou presque, direction Paris. On a déjà parlé en long et en large du joli boxon que les vétérans hardcore français de Lofofora ont réussi à mettre en milieu d’après-midi. Eh bien on le redit encore ! Le meilleur concert qu’on ait vu vendredi à Dour, tout simplement. Une petite dernière de la grande et bonne gueule Reuno ? « L’autre, il a une poupée en plastique dégueulasse avec le nom de son ex écrit dessus. Anne-Charlotte, c’est ton ex, c’est ça ? En même temps, si elle s’est barrée avec un Français… Allez, normal, quoi ! Vous, les Belges, vous avez les frites, nous, on a le sexe. On peut pas tout avoir ! » Bon esprit, Lofo. Bonne ambiance. Bonne énergie. Tout bon concert !

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Restait plus qu’à prendre son courage à deux c… pour faire face à Gojira. Tout c’que j’peux vous dire, c’est qu’on a chié sévère ! Plus que pendant  le set de Fear Factory. Faux méchants mais vrais bruyants, les quatre Angelinos, 25 ans au compteur commun (en oubliant les changements de lineup), n’en sont plus à leur premier passage par Dour… mais tiennent quand même à rappeler leur nom tous les deux morceaux. Au cas où il y aurait des distraits du côté de cette Cannibal Stage, des distraits qui ne sauraient pas que Burton Bell & co comptent parmi les groupes influents en matière de death metal. Un nouvel album, intitulé Genexus, devrait sortir début août. Avis aux… distraits !

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Même endroit, un jour et une poignée d’heures plus tard. Soit l’heure où les Américains de Hatebreed ont décidé de faire table rase. Et de tout dévaster. Et quand on dit “dévaster”, on signifie “dévaster”, “ruiner”, “détruire”, “piller”, “ravager”. C’est une question qui nous taraudait le bulbe depuis un moment: le rock, c’est-à-dire guitares-basse-batterie, niveau puissance sonore, ne semblait plus être capable de concurrencer les grosses basses électroniques. Eh bien Hatebreed, groupe metalcore en activité depuis 1994, nous a bien remis les idées en place.  DE-VA-STER, qu’on vous dit! Voilà ce qui arrive quand on traîne trop du côté cannibale de la Force. Doux Jésus!

Didier Zacharie & Didier Stiers
(Photos : Mathieu Golinvaux)

 

Setlist Fear Factory : Shock – Edgecrusher – Smasher/devourer – Powershifter – Damaged – Protomech – Soul Hacker – What will become ? – Martyr – Scapegoat – Demanufacture – Zero signal – Replica

 

Journaliste lesoir.be

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