Alpha Blondy, né sur un champ de bataille

Première tête d’affiche de l’édition 2015 d’Esperanzah! : la star du reggae africain… Intarissable ce vendredi sur la scène Côté Jardin.

Il est vraiment cool, « le Bob Marley africain » ! Après les interviews, il passe dans la salle de presse poser pour quelques photos, tout poli, tout en « bonjour » et en « à tout à l’heure ». Un peu plus tard, juste avant de monter sur scène, on le retrouve en train de faire des selfies avec le public…

D’accord, il n’y a qu’un Bob Marley. Mais franchement, on aime bien quand Alpha Blondy l’Ivoirien l’ouvre pour dénoncer ou balancer un coup de gueule. Pas de discours alambiqué ou langue de bois, c’est simple, tout de suite compréhensible. Et tant pis s’il y a moyen de faire plus intello. Quand il annonce « Crime spirituel », par exemple, c’est en s’exclamant que « personne n’a le droit de se substituer à Dieu » et que « personne n’a le droit de tuer son prochain au nom de Dieu ! » Voilà, tout le monde capte le lien avec l’actu. A propos de « Peace in Liberia » : « On aurait dû dire peace in the world, tellement on a l’impression d’être né sur un champ de bataille ! » Et de nous égrener le nom des pays où ça barde et où un peu/beaucoup de paix ne ferait pas de tort…

Frontstage - Alpha Blondy 2

Après, évidemment, on peut trouver ça un peu too much, dans l’enthousiasme et l’engagement. Préférer les cuivres qui claquent, le solo de guitare sur « Peace in Liberia » justement, ou un hymne festif qui met bien le feu comme « Sweet fanta diallo » plutôt qu’une récitation de la Genèse. Surtout que musicalement, ce n’est pas vraiment mou du genou ! Mais ça, c’est tout bénef’ pour le porteur de message(s)… qui en termine classiquement avec « Brigadier Sabari ».

Didier Stiers
(Photos : Mathieu Golinvaux)

 

Didier Stiers

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