Jacco Gardner a proposé son univers particulier au Ronquières Festival.
Jacco Gardner, c’est le petit génie de la musique psychédélique. Un petit jeune de 27 ans, venu tout droit des Pays-Bas, qui se surpasse tant dans la composition musicale et sa maîtrise des instruments que dans le choix de ses paroles. Pourtant, dimanche, quand il apparaît sur la scène babord du Ronquières festival, avec sa marinière et ses cheveux longs encombrant son visage, il ressemble plutôt à un ado jouant de la gratte dans sa chambre. Et puis, la performance prend place. Accompagné de ses quatre musiciens, il s’avère que la musique du Néerlandais est assez agréable. Mais pas non plus de quoi déchaîner les foules… Mis à part un groupe de quadragénaires sautillant devant la scène, le public est couché dans l’herbe, pas vraiment dynamique mais quand même attentif. Il faut dire que l’univers de Jacco Gardner est difficile à pénétrer… Oui le garçon chante extrêmement bien, passant des aigus aux graves avec facilité et brio. Oui les mélodies de ses chansons sont bien construites, étonnantes et envoûtantes. La batterie est là pour relever le rythme et rendre la performance dynamique. Mais… il manque un petit quelque chose pour séduire les festivaliers pas forcément adeptes de son style. Jacco Gardner et ses musiciens ont simplement du mal à se connecter à un public de non-initiés. Pourtant, le jeune homme fait des efforts, en lançant par exemple des petites phrases en français du style « merci ! comment ça va !? ». Malheureusement pas suffisant. Après Great Mountain Fire et les Fréro Delavega qui ont occupé la scène avec un enthousiasme impressionnant, Jacco Gardner et ses musiciens restent statiques. Comme s’ils avaient besoin d’être dans leur bulle pour produire une musique d’une telle qualité. Dommage, car le public n’a pas été aussi entraîné qu’il aurait pu l’être. Le bilan de la prestation reste toutefois positif, les spectateurs applaudissant après chaque chanson. Preuve qu’on n’a pas besoin de se déchaîner sur la musique pour l’apprécier.
Marine Delacroix