Sha la la laaa

Il y a 30 ans, The Neon Judgement était à l’affiche du tout premier Pukkelpop. Le duo louvaniste s’y retrouvait jeudi soir. Dire qu’il a de beaux restes serait bien péjoratif : cette ebm-là fait encore son effet !

« Use sunscreen ! » La météo du week-end s’annonce particulièrement gratinée, alors les organisateurs font passer le message sur les panneaux d’information. Pas de risques ! Deux par contre, qui n’en ont pas besoin, de crème solaire, c’est Dirk Da Davo et TB Frank. Alias The Neon Judgement, pionniers de l’electronic body music avec Front 242 et immanquables représentants de cette new wave sombre de chez sombre qu’on entendit beaucoup par chez nous dans les années 80.

Ces deux Louvanistes, on les imagine plus dans une cave que sur une plage, voyez-vous ? Ce jeudi en début de nuit, ils sont par contre sur la scène de la Wablief succinctement éclairée, dos à un écran sur lequel défilent images, logos et slogans, la plupart du temps en noir et blanc. « Comme dans le temps », diront ceux qui étaient déjà là à l’époque. Un coup d’œil ans les premiers rangs : il n’y a pas que des kids, dans ce chapiteau. Vraiment pas que…

En même temps, ce n’est pas comme si on voyageait 30 ans en arrière… Ils n’ont beau être que deux, avec une guitare, quelques claviers, une boîte à rythmes, et puis aussi avoir commencé à une époque où la production n’était pas dominée par quelques faiseurs pipolisés, leur mixture d’électronique et de riffs rock n’en sonne pas rétro pour autant. Différente, oui, mais pas rétro. « Sister Sue », c’est du Suicide sous amphétamine. Après « Miss Brown » et ses « sha la la laaa », « Concrete », avec l’invité Luc Van Acker (Arbeid Adelt, Revolting Cocks) à la gratte, donne l’impression d’un parpaing qui vous dégringole sur le crâne. C’est vrai que, comme le soulignait un collègue, la technique d’aujourd’hui permet d’obtenir un son plus conséquent, plus musclé que ce que sortaient les machines de 1980…

Frontstage - TNJ - 2

Les craintes que ça fasse daté s’effacent, alors. Et tant pis si le duo fait parfois sourire malgré lui : ainsi, quand Dirk Da Davo quitte ses claviers pour venir chanter « The man » sur le devant de la scène… c’est un peu too much. La djellaba de TB Frank non plus, on n’a pas très bien compris. Mais elle ne sera portée que le temps de deux ou trois morceaux. Peut-être finira-t-elle dans une « time capsule »… Du titre de la compile retraçant leur parcours.

« A dans 30 ans », lâche Dirk Da Davo en fin de set, achevé avec une version bien ombre de « TV treated ». Clin d’œil évidemment : The Neon Judgement achève pour l’instant son Farewell Tour. Qui passera par l’AB le 26 septembre.

Didier Stiers
(Photos : Mathieu Golinvaux)

Didier Stiers

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