Allo le monde, vous êtes où ?

L’épisode 418 de la série Les absents ont toujours tort a pour cadre la Maison de la Culture de Namur, ce vendredi soir. En ce septième des dix jours de Beautés Soniques, ils ne sont vraiment pas nombreux, ceux et celles qui ont fait le déplacement pour voir et écouter Faon Faon, Véronique Vincent & Aksak Maboul puis Mugwump. Dommage, dommage…

En même temps, cette salle assise s’avère plus propice à un concert classique, une pièce de théâtre ou une conférence. Drôle d’endroit dès lors pour passer une soirée comme celle proposée ce vendredi. C’est vrai : on se voit mal se lever pour aller se planter entre la scène et le premier rang des fauteuils, même si ce n’est pas l’envie qui manque. Et donc, sur le final électropop de Faon Faon (« Mariage » : « C’est comme le latin, c’est beau mais ça ne sert plus à rien »), taper du pied ou bouger la tête du fond de son fauteuil, ça fait un peu bizarre, mais bon…

Frontstage - Faon Faon 2

Jusque-là, le duo Fanny/Olympia, chant, batterie et programmation, s’était plutôt tranquillement baladé entre Camille, Yelle et quelques autres de ces chanteuses habitées par cette sorte de folie douce donnant naissance – ici à deux voix – à des comptines joliment acidulées. Faon Faon, qui a remporté le concours Du F dans le texte en début d’année, imagine ainsi un « Eskimo » qui mange des grumeaux sur son îlot (et « c’est pas très rigolo »). Ou se pique d’une reprise de Balavoine, « Sauvez l’amour », en version électro ukulélé… Prometteur, à ce stade.

Frontstage - Faon Faon 1

Aksak Maboul a par contre eu tout le temps de s’installer dans le paysage de la musique made in Belgium. Et même de la musique tout court : si l’an dernier, Marc Hollander et Véronique Vincent (des défunts Honeymoon Killers/Tueurs De La Lune De Miel) ont mis la touche finale à un disque entamé voilà 30 ans (Ex-futur album), la seconde est la seule chanteuse francophone à avoir fait la cover du sacro-saint New Musical Express, ce qui à l’époque était encore plus fort que de faire Forest National pour un groupe belge !

Frontstage - Aksak 1

A leurs côtés : Faustine Hollander (basse) ainsi que les deux Amatorski, Sebastiaan van Den Branden (guitare) et Christophe Claeys (batterie). Toujours frappant, dans cet avant-rock à la sauce (ab)originale : le côté aventureux de ces compos imaginées au siècle dernier. Des compos où se mêlent pop et passages instrumentaux ouvrant sur d’autres horizons musicaux, soit une sorte de kaléidoscope rétro futuriste dans lequel les textes accrochent notamment par leur fausse candeur ou naïveté (« Je pleure tout le temps », « Chez les aborigènes »…).

Frontstage - Aksak 2

« Ça aurait pu jouer plus fort », me dit un Geoffroy néanmoins ensorcelé par Hollander & co. Quand Mugwump entame la troisième et dernière partie de soirée, c’est avec quelques db en plus… et une partie du maigre public debout près de la scène. Petit rappel à l’attention des distraits, Mugwump, c’est le même Geoffroy et DC Salas aux machines, percus et effets, Stephane Fedele à la basser et Raphael Absolone à la guitare et au chant (où il remplace et fort bien d’ailleurs les guests de l’album Unspell).

Frontstage - Mugwump 2

Qu’ajouter à la chronique de Dour ? Au risque de me répéter : cette transposition live est une vraie réussite, mariant musiciens et électronique, intemporelle, même si les influences (post-punk, techno, new wave, etc) sont perceptibles. Et « Voetbalknieen », la cover du batave Ton Lebbink, est toujours aussi fascinante. Prochains rendez-vous live : les TransArdentes et Eurosonic, notamment. Quant à l’album, il devrait ressortir début 2016 agrémenté d’inédits, de remixes et de morceaux enregistrés en public.

En attendant, Beautés Soniques se poursuit. Et franchement… tant pis pour les absents !

Didier Stiers

Infos et programme : www.beautessoniques.be

 

 

Didier Stiers

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