Baloji nous rendra le Congo

Le chanteur liégeois revient avec un nouvel EP « 64 Bits and Malachite », et un concert au Bota le 11 novembre.

A force de se produire à l’étranger – 270 dates entre 2012 et 2014, c’est encore mieux que Stromae ! –, Baloji s’est fait oublier chez nous. Son dernier concert sur le sol belge date de 2011. Mais il tient tout de suite à nous rassurer : « Je vis toujours à Gand et mon projet reste foncièrement belge, ce qui fait sa singularité. »

C’est en 2008 que l’ancien MC de Starflam décide de s’envoler en solo en retrouvant ses racines congolaises au travers de l’album Hotel Impala, du nom de l’hôtel que tenait son père à Kolwezi. Deux ans après, il publie le prolongement congolais du disque, Kinshasa Succursale, avec des musiciens du cru. Pour la scène, il s’embarque pour une tournée internationale avec son groupe de « papas » congolais, dont il est le plus jeune membre.

On le voit partout : au Coachella Festival (où le rejoint au micro Bono !), à Lollapalooza, au South By Southwest d’Austin… Il tourne à deux reprises aux Etats-Unis. A la gare Saint-Pancras de Londres, dans le cadre d’Africa Express de Damon Albarn, Paul McCartney se retrouve à la basse pour reprendre son « Indépendance Cha cha ». Metronomy, NaS, the Roots… Tous déclarent leur flamme pour la rumba métissée de Baloji : « Ça n’a pas été facile, ça a pris du temps, nous confie-t-il. Mes vieux musiciens m’ont appris une chose : même devant 80 personnes, tu dois le faire comme si c’était le concert de ta vie. Au Danemark, on a commencé devant 80 personnes, puis on y est retourné, c’était 200, ensuite 600 et là, en 2016, ce sera une salle de 1500 places. J’ai aussi initié beaucoup de collaborations. Cela inspire les gens qui sont ensuite revenus vers moi. »

La tournée mondiale de Baloji n’est pas seule à expliquer son long silence discographique. Il lui a fallu trouver un nouveau label. C’est maintenant sous Barclay, à Paris, via son nouveau département Island Africa, que vient de signer Baloji pour ce nouvel EP et un album à paraître en 2016 : « J’ai de quoi remplir deux albums et demi. J’ai également écrit un scénario pour un long-métrage que je compte réaliser moi-même, parallèlement à la composition de la musique du film. Ça s’appellera Avenue Kaniama, du nom d’une avenue à Lubumbashi où je suis né. Depuis que je suis gamin, le cinéma me passionne et j’ai d’ailleurs réalisé moi-même mes derniers clips. »

Baloji espère commencer le tournage de ce film en 2016. Mais un autre album, déjà bien avancé, devrait sortir avant. Du nouveau maxi, deux titres ont déjà leur clip : « Capture » écrit avec Olu de Metronomy, featuring les Congolais Petite Noir et Muanza, et « Unité & Litre », avec la danseuse de PARTS, Jolie Ngemi. Thomas Azier, qui a collaboré avec Stromae sur Racine Carrée, est également de la partie en tant que producteur.

« En 2016, j’espère monter une tournée africaine. J’ai aussi un projet d’exposition de photos, de films et de textes sur le thème de 64 Bits and Malachite. « 64 Bits» parce que je travaille sur ordinateur et «Malachite» parce que c’est la seule pierre du sol congolais qui ne sert à rien, sinon à faire des bijoux de pacotille. »

THIERRY COLJON

Bio Express

Naissance. Le 12 septembre 1978 à Lubumbashi, au Congo.

Carrière. Entre 1998 et 2004, le rappeur liégeois rejoint la formation Starflam. Il s’installe ensuite à Gand, attaché à une certaine idée de la Belgique unie. Depuis 2010, il sillonne le monde avec son cocktail de rumba-rap-soul francophone, n’hésitant pas à analyser les faits de société modernes à travers le prisme congolais.


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